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BNP PARIBAS REVOIT SES AIDES À LA MOBILITÉ GÉOGRAPHIQUE

Pratiques | publié le : 18.06.2013 | MARIETTE KAMMERER

Pour inciter les conseillers à bouger, la banque a défini quatre formules de mobilité, auxquelles sont associés des dispositifs d’accompagnement différenciés.

Etre conseiller financier en province, c’est changer de poste tous les cinq ans. Donc déménager. De ce fait, la mobilité géographique reste un axe clé de la politique RH de BNP Paribas SA. S’y ajoutent l’accélération des départs à la retraite et le gel des embauches décidé en 2013 : la direction a plus que jamais besoin d’encourager ses salariés à bouger pour pourvoir les postes vacants.

La banque vient donc de refondre son dispositif d’aide à la mobilité, jugé caduque et peu utilisé par les salariés. D’après une enquête interne réalisée par l’Apec, ces derniers réclamaient un dispositif plus transparent, plus équitable, et prenant davantage en compte la conciliation avec la vie familiale. « Les attentes ont changé, la carrière du conjoint est davantage à prendre en compte, explique Jean-Louis Espie, DRH adjoint. Il fallait proposer des offres personnalisées et un meilleur soutien pendant la période du déménagement. »

À partir d’octobre 2013, les salariés volontaires pourront choisir parmi quatre formules de mobilité. La mobilité “quotidienne”, sans déménagement, entraîne une prise en charge du surcoût de transport. Pour ceux qui acceptent un poste éloigné de leur domicile sans faire déménager leur famille, l’entreprise prend en charge la location d’un studio et, désormais, le trajet hebdomadaire (mobilité “hebdomadaire”). La mobilité “opportunité” est la vraie nouveauté. Elle concerne un salarié qui, une ou deux fois dans sa carrière, va accepter de déménager à plus de 100 km de chez lui. Il bénéficiera d’une prime d’un an de salaire.

Aides élargies

Enfin, la mobilité “globe-trotteur” concerne les salariés prêts à déménager régulièrement – tous les quatre ou cinq ans – pour répondre aux besoins de l’entreprise. Cette formule ne concerne que les postes de directeur d’agence ou équivalent. Elle prévoit la prise en charge des surcoûts de loyer et une prime d’un mois de salaire, majorée pour les sites difficiles à pourvoir.

Les formules “opportunité” et “globe-trotteur” ouvrent droit à des aides élargies : prise en charge du déménagement, des frais de double résidence, voyage-découverte de la ville, hébergement en hôtel ou en meublé, aide à la revente de son bien immobilier, accompagnement du conjoint par l’Apec.

« Le collaborateur pourra choisir parmi d’autres prestations à la carte », ajoute Jean-Louis Espie. Doté d’un capital de 600 points, le salarié choisira par exemple une aide aux frais de scolarité ou de logement d’un enfant étudiant (400 points) ou l’outplacement du conjoint par le cabinet BPI (600 points).

Les représentants du personnel, favorables à une refonte de l’ancien système, ont néanmoins quelques inquiétudes. Le SNB-CGC, premier syndicat, avait demandé l’ouverture d’une négociation, refusée par la direction. Il déplore que seules les mobilités « à l’initiative de l’employeur » ouvrent droit à ces aides.

« Rien n’est précisé : le dispositif s’appliquera-t-il si un salarié répond à une offre sur l’intranet ? Que se passera-t-il si le poste n’est pas publié, comme c’est souvent le cas ? », s’interroge Laurent Rigoreau. Le délégué syndical a défendu plusieurs salariés à qui les aides à la mobilité étaient refusées au motif que le poste visé était pour eux une opportunité. « Le dispositif s’applique lorsque le poste est proposé par la banque, répond le DRH adjoint. Le but est de répondre aux besoins de l’entreprise. » Mais, assure-t-il, « si ces besoins correspondent aux aspirations professionnelles et géographiques du collaborateur, ce dernier bénéficiera des aides. »

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER