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LA VAE REMOTIVE LES TROUPES DE LA SADE OUEST

Pratiques | publié le : 11.06.2013 | HUBERT HEULOT

Une vingtaine de salariés ont décroché un diplôme par le biais de la validation des acquis de l’expérience (VAE). L’entreprise assure que la VAE a insufflé de l’énergie à tous.

Dans l’ouest de la France, La Sade, filiale de Veolia spécialisée dans l’installation et la réparation de réseaux, d’eau, de gaz, d’électricité, de télécoms vient de s’administrer une piqûre de jouvence. Une vingtaine de salariés ont décroché un diplôme, parfois le premier de leur vie, par le biais de la validation des acquis de l’expérience (VAE). Ils représentent à peine 5 % des effectifs, mais leur réussite a même donné lieu à une cérémonie à la fin de l’année dernière. « Nous ne recommencerons pas tout de suite pour un aussi grand nombre de personnes », souligne Anne-Sophie Bonnin, attachée aux ressources humaines.

Séances de préparation collectives

Depuis deux ans, dans la mini-aventure collective qu’a représentée la VAE à La Sade Ouest, la chance a joué un rôle. Des salariés réclamaient de temps en temps la mise en place d’un processus de VAE avec pour objectif un diplôme national, l’équivalent d’une formation initiale. Mais La Sade cherchait le bon accompagnement pour ses salariés. Quel que soit le niveau du diplôme visé, du CAP de conducteur d’engins ou de constructeur de canalisation au BTS études et économie de la construction, il s’agissait, pour chaque candidat, de sélectionner et mettre en valeur des expériences de travail, de rédiger un rapport et de le défendre devant un jury d’enseignants et de professionnels. « La VAE exige des compétences écrites et orales loin de celles que l’on exerce au quotidien sur nos chantiers », précise Anne-Sophie Bonnin. La chance est arrivée avec l’offre des trois Greta de Brest, Nantes et Rennes proposant d’apporter des séances de préparation collectives. La Sade a libéré ses salariés par groupes, sur leur temps de travail, jusqu’à une demi-journée par semaine à certaines périodes. « Coût pour l’entreprise : 1 200 euros de frais direct par candidat, plus le non-travail et le soutien des collègues en interne », estime Françoise Delmas, responsable de la formation.

Depuis l’obtention des diplômes, un salarié de 35 ans, qui venait de décrocher son CAP de constructeur de canalisation, a quitté l’entreprise. Deux secrétaires abordent un tournant dans leur carrière. L’une, grâce à son BTS, va obtenir un poste de directrice administrative dans l’une des filiales de La Sade. Une autre, avec son bac pro, devient secrétaire de direction. Pour les autres, le souci de l’évolution professionnelle ne primait pas. « La plupart recherchaient une reconnaissance de leur qualification à travers le nouveau diplôme », raconte Anne-Sophie Bonnin. C’est le cas de Claudy Boussion, 54 ans. Entré à la Sade il y a vingt ans avec un « demi-bac » en poche, il rédige des devis. « Je me demandais si j’étais capable de me “défendre” dans un environnement plus étranger que celui d’une relation d’affaires avec un client ou un fournisseur. » Dans l’exercice, il n’a acquis aucune compétence nouvelle, mais il en ressort rassuré sur ses qualités de communication, ses capacités à bien se faire comprendre de ceux avec qui il travaille. Et il possède maintenant un BTS, « ce qui n’est pas rien ».

Pour Aurélien Bré, 27 ans, la VAE a simplement confirmé sa nouvelle orientation. Il avait un CAP de mécanicien sur véhicules industriels. « J’ai davantage de chances de rester dans ma nouvelle branche avec un BEP travaux publics. » Il y a peu, il est devenu chef d’équipe. La VAE « a dû aider », mais il n’en est pas certain.

Les salaires non plus n’ont pas joué de rôle dans la motivation des candidats. En général, ils dépassaient déjà, par l’ancienneté, le gain apporté par leur changement de qualification. « L’augmentation des salaires n’est pas au programme », confirme Anne-Sophie Bonnin.

Un message de reconnaissance

Mais le “collectif” de l’entreprise a bénéficié de la VAE par l’énergie qu’elle y a insufflée. « Il fallait engager une grosse dépense de formation et nous avons “mis le paquet”. En le faisant, l’entreprise a envoyé un message de reconnaissance à l’égard de son personnel. C’est important pour entretenir la motivation et pour fidéliser », estime Françoise Delmas.

La Sade tire bénéfice de son effort de VAE à l’extérieur aussi. Elle s’y réfère désormais, dans un court paragraphe au chapitre “qualification du personnel” dans ses réponses aux appels d’offres. Elle estime que c’est bon pour son image.

Auteur

  • HUBERT HEULOT