La formation n’échappe pas à la règle qui affecte les services fonctionnels dans les entreprises en temps de crise : la crispation sur le chiffre d’affaires et les résultats les font immanquablement apparaître soudain comme des centres de coûts, là où une réflexion plus patiente et des temps plus favorables permettaient d’y voir au contraire des investissements indispensables. Et à l’échelon des branches, les fonds redistribués s’amenuisent. Résultat : la pression monte sur les responsables formation (RF), profession dont nous rapportons dans ce numéro l’autoportrait inquiet, après une enquête auprès d’une vingtaine d’entre eux. La succession des réformes autant que les coups de barre de directions générales prises dans le gros temps pèsent aussi sur l’exercice de leur métier, rendant difficile l’élaboration de parcours efficaces sur le moyen terme, pour faire évoluer les compétences. Analyse fine des besoins de plus en plus compliquée, profusion des prestataires, réticence des managers à extraire les salariés des postes de production : la migraine guette une partie de la profession. Est-ce pour autant la fin annoncée des RF ? Sans doute pas. Mais c’est une croisée des chemins. Ils devront bien sûr continuer à travailler sur la mesure de l’efficacité des formations. Mais, tout comme des DRH sommés de démontrer leur valeur ajoutée, ils ne peuvent plus s’exonérer d’une réflexion sur leur visibilité et sur le marketing de leur fonction.