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DÉFIS RH 2013 VIVEMENT 2014 !

Enquête | publié le : 21.05.2013 | EMMANUEL FRANCK

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DÉFIS RH 2013 VIVEMENT 2014 !

Crédit photo EMMANUEL FRANCK

Les DRH sont pessimistes pour les mois à venir, selon notre 4e baromètre exclusif Défis RH 2013 ANDRH/Inergie/Entreprise & Carrières. Ils sont soumis à des contraintes économiques fortes, et les perspectives sur l’emploi et sur le climat social ne leur semblent pas bonnes. En revanche, les DRH ne croient pas à l’émergence de conflits sociaux.

Plus qu’hier mais moins que demain. L’adage s’applique au pessimisme des DRH interrogés dans le cadre de notre 4e baromètre Défis RH, réalisé par Inergie pour Entreprise & Carrières et l’ANDRH. L’année dernière, les DRH ne voyaient déjà pas l’avenir en rose ; aujourd’hui, c’est pire lorsqu’ils regardent les mois à venir. « Les nouvelles sont mauvaises, déclare Luc Vidal, directeur général d’Inergie. Les signaux sont encore pires qu’en 2012 et a fortiori qu’en 2011, où les DRH ont bénéficié d’un bol d’air. »

Quasiment tous les indicateurs convergent pour faire de 2013 une année particulièrement mauvaise sur le front de l’emploi (lire p. 25). Gel des embauches, baisse du recours à l’intérim, plans de recrutement moins nombreux, chômage partiel sont des situations que de plus en plus de DRH s’attendent à affronter. Les jeunes et les seniors, les deux populations les plus fragiles face au chômage, s’en sortiront moins bien que l’année dernière. Et ni le contrat de génération, ni la loi de sécurisation de l’emploi, réformes phares du gouvernement pour favoriser l’emploi dans le secteur privé, ne devraient inverser la tendance.

Loi de sécurisation jugée pertinente

Alors que 70 % des DRH déclarent que le contrat de génération ne va pas les inciter à intégrer des jeunes, il devient clair que ce dispositif, intéressant pour les seules entreprises de moins de 300 salariés, ne trouve pas son public. La loi de sécurisation est beaucoup plus pertinente aux yeux des DRH, particulièrement pour ce qui concerne les accords de maintien dans l’emploi et les accords de mobilité interne. Mais elle mettra du temps à produire des effets. « Il va être compliqué pour le gouvernement de tenir sa promesse d’inverser la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année », déclare Jean-Christophe Sciberras, président de l’ANDRH et DRH France de Solvay. Dans l’interview qu’il nous a accordée, Michel Sapin, ministre du Travail, maintient néanmoins cet objectif (lire p. 24).

Les prévisions des DRH sur le climat social dans leur entreprise pour les mois à venir ne sont pas plus réjouissantes : 42 % (+ 7 points) pensent qu’il va se dégrader. Mais ces perspectives moroses doivent être pondérées (lire p. 25). Car, pour l’heure, le climat social est plutôt bon dans les trois quarts des entreprises répondantes. Les DRH auraient en effet une fâcheuse tendance à anticiper le pire alors que tout ne va pas si mal.

L’autre élément rassurant est que les risques de conflits sociaux demeurent faibles, aux dires des DRH et d’observateurs. Même si des conflits salariaux éclatent dans certaines entreprises. Et même si Jean-Pierre Basilien, directeur d’études à Entreprise & Personnel (E & P), prévient que, de réorganisations en réorganisations, les directions vont finir par atteindre le « seuil d’acceptabilité » des salariés.

Contraintes économiques

Dans ce contexte, il n’est guère surprenant que les DRH se vivent comme étant sous contrainte économique alors que, jusqu’à présent, ils estimaient que leurs pratiques étaient d’abord contraintes par le Code du travail (lire p. 30). Quant aux pénalités financières, outil de dissuasion inventé sous la précédente majorité et perpétué par la nouvelle pour faire avancer l’égalité hommes-femmes, la lutte contre la pénibilité et l’emploi des jeunes et des seniors, elles semblent maintenant bien intériorisées par les DRH, au risque d’être banalisées.

Sur quels sujets ces derniers se mobilisent-ils ? Plus que jamais sur le dialogue social, clé de voûte de la loi de sécurisation, qui vient d’achever son parcours législatif (lire p. 28). Avec le dialogue social, la GPEC et les risques psychosociaux sont les trois premières priorités des DRH. C’est la marque d’un « retour du collectif », selon Jean-Christophe Sciberras et Jean-Pierre Basilien. Ils constatent, a contrario, un moindre souci de la fidélisation des talents. Il faut dire que, actuellement, même les hauts potentiels sont moins difficiles à retenir. C’est la bonne nouvelle de ce baromètre 2013.

Retrouvez l’enquête Inergie sur <www.wk-rh.fr>, Entreprise & Carrières ; docuthèque.

L’ESSENTIEL

1 Inergie, pour Entreprise & Carrières et l’ANDRH, a interrogé les DRH sur leurs sujets de préoccupation actuels et à venir : leurs priorités, les situations qu’ils s’attendent à gérer, leurs contraintes, leur perception des réformes gouvernementales…

2 Dans les mois à venir, les DRH se mobiliseront prioritairement sur le dialogue social, la GPEC, la prévention des risques psychosociaux et la politique de rémunération. Ils sont pessimistes sur les perspectives de leur entreprise en matière d’emploi.

3 Michel Sapin, ministre du Travail, nous livre son commentaire sur les principaux résultats du baromètre : il maintient l’objectif d’inverser la courbe du chômage d’ici à fin 2013 et reste optimiste sur le déploiement du contrat de génération.

DRH en 2013, c’est être…

→ membre du codir (64 %)

→ écouté par la direction générale (76 %).

→ associé à la stratégie de l’entreprise (73 %).

Sondage réalisé entre le 19 mars et le 7 avril 2013 auprès de 201 DRH et RRH adhérents de l’ANDRH. L’échantillon se compose de 56 % d’entreprises employant moins de 500 salariés ; 16 % d’entreprises de 500 à 1 000 salariés ; 8 % d’entreprises de 1 000 à 2 000 salariés et 20 % d’entreprises de plus de 2 000 salariés.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK