Le modèle social de tous les pays d’Europe de l’ouest, tel qu’il avait été mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, a progressivement été battu en brèche par le néolibéralisme. Réduction des droits sociaux, précarisation du travail, flexibilisation de la force de travail et paupérisation d’une partie de la classe laborieuse, là même où les Trente Glorieuses avaient instauré une confiance solide dans les idéologies du progrès.

La social-démocratie, qui s’était peu à peu imposée comme une alternative crédible au capitalisme tout puissant des 19^e et début du 20^e siècles, semble devenue incapable de défendre les intérêts des travailleurs, dans la mesure où elle ne peut ou ne cherche pas à s’opposer aux puissances financières. La déroute des régimes communistes n’est pas pour rien dans cette désespérance, qui paraît gagner aujourd’hui, l’un après l’autre, les pays européens, puisqu’il ne semble plus y avoir d’issue hors de la mécanique du profit.

Pour le philosophe Yvon Quiniou, nous sommes face à une crise systémique structurelle et non conjoncturelle comme nos édiles aimeraient le faire croire, et la seule lecture cohérente du phénomène se trouve… chez Marx ! Si l’on ajoute avec l’auteur que les communismes soviétiques et consorts n’étaient que des caricatures du genre, c’est bien le communisme qu’il nous propose comme une idée sociale vraiment neuve. Une analyse qui a le mérite de faire réfléchir !

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Yvon Quiniou, Buchet-Chastel, 176 pages, 15 euros.