Le 8 avril, l’ONF (Office national des forêts) a établi les thèmes d’une négociation abordant notamment les conditions de travail, dans un contexte social tendu. Le 4 avril, un garde forestier alsacien a mis fin à ses jours avec son arme de service, peu de temps après le suicide d’un ouvrier forestier dans le Jura. Depuis 2005, 31 suicides ont été recensés, selon les syndicats.

Au menu également de cette négociation qui se déroulera jusqu’en juin : les questions de valeurs et de communauté de travail, l’organisation, les RH, le management, le fonctionnement des instances et la communication interne et externe.

« Nous ne croyons pas beaucoup à ces négociations, déclare Philippe Berger, secrétaire général du Snupfen (syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel). Nous avions déjà signé un protocole d’accord en mars 2011, relatif à l’évolution des organisations. Concrètement, rien n’a été fait depuis. »

Cette négociation devrait déboucher sur un plan d’action, dans la continuité de l’audit social déjà réalisé par Capital Santé, dont les résultats ont été restitués aux syndicats puis aux salariés au second semestre 2012. Avec des remontées de terrain très sévères : démotivation au travail pour 31 % des personnes, présence importante de risques et troubles psychosociaux, dénonciation du management par objectifs et de l’organisation matricielle, évolution de l’office perçue comme principalement dictée par des réductions d’effectifs, etc.

Le contrat d’objectifs signé avec l’État pour la période 2012-2016 prévoit plus de 600 suppressions de postes. L’ONF a perdu plus du tiers de ses effectifs en vingt-cinq ans et compte aujourd’hui 9 500 agents, dont 6 300 fonctionnaires.

Dans ce climat tendu, Pascal Viné, DG de l’office, a pris la décision de ne pas maintenir le DRH Bruno Fichet dans ses fonctions, le dialogue social étant devenu « trop difficile », selon un porte-parole de la direction.