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Les grands groupes créent des CSP multifonctions

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 16.04.2013 | CHRISTELLE MOREL

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Les grands groupes créent des CSP multifonctions

Crédit photo CHRISTELLE MOREL

E & C : Dans votre récente étude sur les centres de services partagés (CSP)*, vous constatez que le statut des CSP est en train de changer.

J.-M. D : Notre enquête révèle que les groupes créent de plus en plus de centres multifonctions, non limités au domaine financier. Une des conséquences de ces regroupements multi-activités est la refonte du modèle de gouvernance : les groupes sont amenés à créer des organisations CSP indépendantes des fonctions qu’elles servent. Ainsi, 34 % des répondants à notre enquête ont isolé les CSP dans l’organigramme du groupe et leur ont accordé le statut d’unité de gestion à part entière, tandis que 22 % ont, pour le moment, simplement colocalisé les fonctions – finance, RH…

E & C : Comment choisir entre traitement en interne, recours à un CSP ou externalisation pour le traitement des tâches RH ?

J.-M. D. : Pour les activités de RH, le CSP peut être valable pour d’autres tâches que la paie : formation, recrutement… Le CSP convient bien si l’entreprise est dans une démarche d’amélioration continue du processus en question, qui vise à effectuer moins de saisies, à les rendre plus rapides et, au final, à diminuer le nombre de personnes nécessaires pour les réaliser. Mais s’il y a avant tout un besoin d’expertise, la question va être, pour l’entreprise : faire soi-même ou sous-traiter ? Dans le cas des expatriés : certaines vont les considérer comme de hauts potentiels et les gérer en interne, d’autres vont estimer que la gestion administrative doit être externalisée.

E & C : Selon quels critères la direction décide-t-elle de la localisation d’un CSP ?

J.-M. D : La localisation est très mouvante et les destinations privilégiées d’hier, comme l’Irlande, ne sont plus forcément celles d’aujourd’hui – Pologne, Hongrie et Roumanie en Europe ; Inde, Philippines et de plus en plus Chine en Asie ; Mexique en Amérique… Ces changements permanents s’expliquent en partie par la saturation des destinations : des villes comme Prague ou Bangalore accueillent déjà beaucoup de CSP ; du coup, un nouvel entrant crée un effet de surenchère salariale… ce qui rend la ville moins intéressante. En parallèle, de nouvelles villes nous contactent en permanence. Se pose alors la question, pour une entreprise, de savoir si elle prendra le risque d’être la première à installer un CSP à cet endroit.

* 7e édition de l’enquête internationale bisannuelle sur les CSP, menée en février 2013 auprès de 277 grands groupes internationaux, clients de Deloitte, représentant 870 CSP.

Auteur

  • CHRISTELLE MOREL