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Pratiques

Une nouvelle organisation pour soulager les maux

Pratiques | RETOUR SUR… | publié le : 02.04.2013 | ÉRIC DELON

Grâce à une démarche active de prévention mise en place depuis six ans, le syndicat intercommunal à vocations multiples de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) a réduit l’apparition des troubles musculo-squelettiques (TMS) parmi les agents de son centre de tri des emballages ménagers.

Fin janvier, le syndicat intercommunal à vocations multiples (Sivom) de Saint-Gaudens, Montréjeau, Aspet et Magnoac (Haute-Garonne) a reçu le prix de la 2e édition des trophées Santé au travail de la fonction publique territoriale, organisée par la Mutuelle nationale territoriale (MNT). Cette récompense cible la démarche de prévention du risque d’apparition de troubles musculo-squelettiques (TMS) mise en place dans son centre de tri des emballages ménagers. Créé en 1968, le Sivom, qui emploie 220 agents territoriaux, possède, outre la gestion des déchets, de nombreuses compétences (dont la restauration, la voirie, les pompes funèbres) qu’il exerce dans quatre cantons de deux départements (Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées), soit 450 communes.

Analyse ergonomique

En 2006, au moment de l’ouverture du centre de tri, les dirigeants du Sivom réalisent, d’emblée, une étude sur la prévention des risques au travail. « Nous pressentions que l’activité y était de nature à générer des TMS. Nous avions raison », explique Christelle Ott, responsable du pôle énergie déchets au Sivom.

En 2007, cette dernière reçoit une formation de référent prévention TMS auprès de la Caisse régionale d’assurance maladie (Cram) afin d’être en mesure de détecter les postes de travail susceptibles d’entraîner ce type de pathologie. Puis le Sivom confie à un ergonome du travail le soin d’analyser les 10 postes du centre (pour un total de 20 agents). « Sur une chaîne de tri, un agent doit effectuer de nombreux gestes, se pencher, solliciter continuellement ses épaules. Un terreau favorable aux TMS », souligne Christelle Ott, qui a piloté la démarche.

Travail collaboratif

Outre l’analyse méthodique et scientifique des postes de travail, l’ergonome réalise des entretiens individuels (dont le contenu est anonyme) avec chacun des agents, les interrogeant notamment sur leur rapport à leur environnement de travail (rapport avec la hiérarchie, stress…). Des groupes de travail se forment alors avec certains agents, un collaborateur de la DRH et l’ergonome, pour rechercher, de manière collaborative, les meilleures pistes d’amélioration. « Les agents ont toujours été force de proposition. À chaque fois, ils ont testé et validé (ou non) les préconisations de l’ergonome », rapporte Christelle Ott.

Après la phase de diagnostic, le Sivom met en place une nouvelle organisation de la chaîne de tri. Par exemple, l’installation de plates-formes pneumatiques permettant aux agents de se baisser ou de se lever à leur guise pour effectuer leurs gestes. Autre mesure ergonomique : un changement de position de l’agent sur la chaîne. « Désormais, il se situe de biais devant le tapis et non plus de face, ce qui évite les gestes vers l’arrière », note Christelle Ott. Par ailleurs, toutes les deux heures, les agents changent de poste, alternant les plus « physiques » et les moins contraignants.

Six ans après la mise en place de la démarche de prévention, le bilan est en tout point positif. « Depuis trois ans, nous n’avons enregistré aucun arrêt de travail lié à des TMS ou à d’autres troubles physiques. Les agents nous confient qu’ils sont moins fatigués. En plus, ils obtiennent de meilleurs rendements sur la chaîne de tri. C’est vraiment du gagnant-gagnant », se réjouit-on à la DRH.

Côté syndicat, peu de réticences sont observées. « Cette démarche de prévention va dans le bons sens. Les trieurs se sentent plus confortables dans leurs gestes même si le métier demeure difficile. Si les arrêts maladie ont diminué, ils n’ont pas pour autant disparu », estime Didier Masutti, responsable FO dans le centre de tri.

Outre la remise d’un trophée, la récompense de la MNT s’est matérialisée par une aide à la mise en place d’une nouvelle action de prévention des risques au travail, qui n’est pas définie pour l’instant.

Auteur

  • ÉRIC DELON