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Enquête

DES TUTEURS RECONNUS POUR ENCADRER LES STAGIAIRES

Enquête | publié le : 02.04.2013 | LYDIE COLDERS

L’opérateur a créé un système de tutorat dédié à l’encadrement des 2 500 stagiaires accueillis chaque année. Quelque 1 600 tuteurs et responsables de stages ont été formés à cet effet fin 2012.

Faire un effort sur l’insertion des jeunes en alternance, mais aussi encadrer sa politique de stages : c’est l’objectif de l’accord groupe sur l’insertion des jeunes, signé à France Télécom, le 28 février 2011. Si ce texte, ratifié par quatre syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO), est principalement centré sur le tutorat et l’embauche des jeunes en alternance, il formalise aussi certains engagements vis-à-vis des stagiaires.

Le groupe s’est engagé à maintenir un volume de 2 500 stagiaires par an pendant trois ans. Mais sans objectif d’emploi à la clé : « Nous ne visons pas à les embaucher suite à leur stage, mais plutôt à leur confier des missions intéressantes pour leur parcours grâce à un encadrement dédié », explique Rozen Thomas, directrice de l’insertion des jeunes. Ce souhait d’encadrer les stagiaires ne doit rien au hasard : il reprend à son actif les obligations d’un accord de branche des télécoms de 2008, qui prévoit notamment la nomination d’une personne dédiée au tutorat de ces jeunes.

Une gratification pour les tuteurs

Dans cette lignée, l’accord de France Télécom institue un “responsable de stage” chargé d’accueillir et de suivre individuellement chaque stagiaire. Ces salariés, s’ils sont déjà tuteurs de jeunes en alternance, ne peuvent suivre qu’un stagiaire en plus de deux alternants au maximum. Les futurs responsables doivent suivre une formation d’une journée pour les aider dans leur rôle (connaître l’environnement juridique des stages, définir et suivre des missions en lien avec l’école). Un point qui satisfait Martine Bayard, déléguée syndicale centrale adjointe de FO : « Nous étions favorables à ce tutorat, mais nous souhaitions que les responsables de stages soient formés à cet effet. »

À l’instar des tuteurs d’alternants, le rôle de ces responsables des stages est valorisé dans l’accord : prime annuelle de 300 euros pour les techniciens et agents de maîtrise, intégration de cette prime dans la part variable du salaire pour les cadres, et prise en compte du temps dédié à l’encadrement des jeunes dans la définition de leurs objectifs.

Expérience dans le suivi des jeunes

Quid de l’efficience de ce dispositif ? Un an après la mise en œuvre de l’accord, France Télécom-Orange déclare avoir formé 1 600 tuteurs et responsables de stage, pour 2 600 stagiaires accueillis en 2012 (dont 86 % de l’enseignement supérieur, niveau bac +2 à bac +5). « Nous n’avons pas de problème pour trouver des volontaires. Très souvent, ils sont déjà tuteurs d’alternants et ont de l’expérience dans le suivi des jeunes. Ils accueillent en plus un jeune en stage pour une durée plus courte », précise Rozen Thomas. Conformément aux obligations conventionnelles limitant le nombre de jeunes suivis par un tuteur, « on arrive à un bon équilibre entre les services, avec un ratio de 1,13 jeune suivi par tuteur ». En 2012, 45 % des stagiaires ont réalisé un stage dans le secteur de la relation clients et du marketing, 37 % dans des fonctions supports (ressources humaines, communication, finances) et 13 % seulement dans les réseaux informatiques, « où l’alternance est très développée ».

Recherche de proximité géographique

Seule ombre au tableau : la proximité des tuteurs avec les stagiaires, pas toujours simple à assurer. « Nous essayons qu’ils soient le plus proches possible géographiquement du stagiaire pour l’aider dans son quotidien, mais ce n’est pas toujours évident », avoue Rozen Thomas. Un point sur lequel les syndicats se disent vigilants. Dans l’attente d’un premier bilan sur les stages, qui était prévu fin mars, « nous serons attentifs à ce que le tuteur soit bien la personne idoine. Le plus souvent, ce sont les managers qui occupent cette mission. Cela provoque quelques grincements de dents, car, en pratique, c’est parfois un collaborateur du service qui hérite du suivi du stagiaire sans percevoir de prime », signale Martine Bayard.

À l’inverse de la CGT, qui n’a pas signé cet accord jugé peu ambitieux, FO estime qu’il a le mérite « d’encadrer la politique des stages et de gratification des stagiaires au sein du groupe ». À France Télécom, ce barème va de 572 euros par mois pour un étudiant de niveau bac + 2, à 1 280 et 1 700 euros pour les bacs + 5, selon le type d’école.

FRANCE TÉLÉCOM-ORANGE

• Activité : télécommunications.

• Effectif : 105 000 salariés en France.

• Chiffre d’affaires 2012 : 21,4 milliards d’euros en France.

Auteur

  • LYDIE COLDERS