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L’épargne n’est pas l’ennemie de la croissance

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 02.04.2013 | HÉLÈNE TRUFFAUT

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L’épargne n’est pas l’ennemie de la croissance

Crédit photo HÉLÈNE TRUFFAUT

E & C : Que pensez-vous de l’annonce du chef de l’État, le 28 mars, sur le déblocage exceptionnel de la participation pendant six mois pour un montant maximal de 20 000 euros, sans pénalité fiscale ?

M. B. : C’est un exemple, navrant, de vision à court terme. L’idée selon laquelle l’épargne est l’ennemie de la croissance parce qu’elle se fait au détriment de la consommation est dans l’air du temps. Elle avait déjà été avancée par Nicolas Sarkozy. Mais un pays ne peut se passer d’épargne. En incitant les gens à débloquer la leur, on brûle la croissance de demain. Je suis d’ailleurs étonné que les professionnels de l’automobile, qui connaissent les effets de la prime à la casse – un coup de fouet et on replonge –, aient fait cette proposition. Je crois surtout que l’épargne salariale est la seule façon, pour les salariés qui ont des fins de mois difficiles, de se constituer une épargne sans tailler dans les dépenses courantes.

E & C : Fondact a organisé, le 26 mars, les premières rencontres parlementaires sur l’épargne salariale en présence de Michel Sapin. Que vous a dit le ministre du Travail ?

M. B. : Son message a été très positif. Il croit aux mécanismes de l’intéressement et de la participation, mais estime qu’ils sont devenus peu lisibles pour les salariés. Il a annoncé la mise en route du Conseil d’orientation de la participation, de l’intéressement, de l’épargne salariale et de l’actionnariat salarié, qui va rassembler patronat et syndicats. Ce comité pourra être le porte-voix de ces dispositifs sur lesquels il y a un relatif consensus. Le ministre va également inviter, dans les prochains mois, les partenaires sociaux à débattre et à conclure un accord sur le sujet. Il y a beaucoup à faire en termes de simplification, d’ouverture aux salariés de PME, etc.

E & C : Qu’en est-il du forfait social ?

M. B. : Il a déclaré qu’il n’y aurait pas de nouvelles augmentations dans les années à venir. La dernière en date a fait beaucoup de mal : des entreprises ont dénoncé leur accord de participation dérogatoire, revu leur formule d’intéressement… En revanche, nous plaidons pour une différenciation des taux afin de favoriser l’épargne longue – qui peut répondre aux inquiétudes liées aux pensions de retraite. Sur ce point, nous n’avons jamais été entendus. J’espère que le sujet sera discuté par les partenaires sociaux, qui auront du recul sur les effets négatifs de cette hausse.

* Association qui promeut la participation des salariés au sein des entreprises et des organisations.

Auteur

  • HÉLÈNE TRUFFAUT