Transform 2015, le plan d’économies demandé par la direction d’Air France pour dégager 20 % de gains de productivité à travers trois accords catégoriels, n’en finit pas de faire réagir les syndicats. La semaine dernière, le SNPL, organisation des pilotes de ligne, s’était ému de dispositions favorables octroyées aux personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards) dans l’accord renégocié et signé le 15 mars.

C’est au tour de la CGT de manifester son désaccord. Cette organisation non signataire a décidé, de même que SUD, de s’attaquer à la représentativité des signataires, en particulier à l’attelage formé par l’Unac (syndicat catégoriel de personnels navigants commerciaux) et la CGC. Ces partenaires ont, selon elle, artificiellement additionné leurs voix (8 % chacun) pour peser dans les négociations, alors qu’une décision de la Cour de cassation du 12 avril 2012 les tient pour distincts l’un de l’autre… car ils n’ont pas mentionné leur affiliation sur les bulletins de vote aux élections du personnel. Dès lors, leur représentativité existe au niveau des accords d’établissement mais pas des accords d’entreprise.

« Nous attaquerons tous les accords non légalement négociés », prévient David Ricatte, délégué central CGT. Son organisation a donc alerté le bureau de la réglementation aérienne – le pendant, dans le secteur de l’aviation civile, de l’administration du travail.

L’Unac considère que cette action n’aura pas d’effet. « Tranform PNC est, en soi, un accord d’établissement », observe son président, Franck Mikula. Quant à l’accord visant les personnels au sol, la direction vient d’annoncer qu’elle avait concrétisé le plan de 2 767 départs volontaires qui lui était associé.

Reste le probable plan de départs volontaires de plus de 600 navigants, révélé en fin de semaine dernière par La Tribune. La CGT s’en doutait, l’Unac le relativise : « Les projections de la DRH font état d’un sureffectif de 650 ETP. Mais les départs volontaires ne sont pas la seule modalité pour alléger la masse salariale. Nous pouvons agir sur l’instauration de jours de congés sans solde et de temps alternés hors quota, afin d’introduire le temps partiel dans nos métiers, qui n’existe pas dans le Code des transports. »