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LE GROUPE CASINO S’ENGAGE DANS LA PRÉVENTION DE LA PÉNIBILITÉ

Pratiques | publié le : 27.11.2012 | AURORE DOHY

Après près d’un an de travaux préparatoires, le groupe de grande distribution a signé cet été un accord de prévention de la pénibilité.

Depuis le 1er septembre, les 45 000 salariés du Groupe Casino sont couverts par un accord de prévention de la pénibilité. Signé le 4 juillet dernier par cinq organisations syndicales, ce texte s’inscrit dans le cadre fixé par la réforme des retraites du 9 novembre 2010. Il a notamment vocation à regrouper et à formaliser des pratiques déjà initiées ici et là. « Notre démarche santé et sécurité au travail est désormais bien ancrée, ainsi qu’en témoigne l’accord sur ce thème signé fin 2010, souligne Gérard Massus, le directeur des relations et de l’innovation sociales. Mais, dans un métier essentiellement manuel comme le nôtre, la prévention de la pénibilité devait faire l’objet d’un accord spécifique permettant une diffusion concrète des pratiques à travers la multiplicité de nos sites. » Fin 2011, le groupe comptait 110 hypermarchés et 331 supermarchés, auxquels s’ajoutent les entrepôts logistiques et le siège social.

Un diagnostic précis

Le nouvel accord s’appuie sur un diagnostic préalable, tel que souhaité par l’accord de méthode du 22 novembre 2011. Conduit par le cabinet JobinLive-Aviséa, la Carsat et le médecin du travail référent du groupe, il a été notamment réalisé sur la base d’« observations ergonomiques » effectuées sur plus de 500 postes (captations vidéo, mesures du bruit et des températures). Conclusion : plus de la moitié des salariés sont exposés à la pénibilité, certains même touchés par plusieurs facteurs. C’est le cas par exemple de certains livreurs (manutention, postures et travail répétitif) ou des préparateurs de commandes fruits et légumes (manutention, postures, températures et travail répétitif). « Cette enquête a confirmé nos prévisions, précise Séverine Reboullet, la directrice du pôle santé et sécurité au travail du groupe. Il s’agissait de ne surtout pas minimiser la situation. »

Réduire l’exposition

Le texte se donne ainsi pour priorité de réduire les polyexpositions diagnostiquées, d’améliorer les conditions de travail et de maintenir en activité les salariés exposés ou porteurs d’un handicap. Le développement des formations de type gestes et postures, la mise en place d’un réseau de correspondants dédiés à l’ergonomie et d’un programme d’écoute des salariés en sont les principaux outils. À ces actions transverses s’ajoute une série de mesures concrètes telles que le déploiement d’écrans tactiles pour les caisses des hypermarchés ou la mise à l’essai de diables électriques.

Signataires de l’accord de méthode, la CGT et la CFDT ont cependant réservé leur signature lors de la négociation finale : en cause, une dissension sur la définition même de la pénibilité, la direction s’en tenant – dans la droite ligne de la loi – aux seuls facteurs de pénibilité physique. « On apporte une solution au salarié qui a un problème avec un élévateur mais pas à celui qui a vu sa charge de travail doubler en deux ans du fait des réductions drastiques de personnel, relève Michel Rieux, délégué CGT. Or voilà, selon nous, la véritable source de pénibilité aujourd’hui ! » « Pourquoi tourner le dos à des mesures qui, si elles ne résolvent pas tout, feront du bien à tous ?, interroge de son côté Alain Marquet, signataire pour la CFE-CGC. Le syndicat cadres s’est d’autant plus investi dans la mise au point de l’accord que, précisément, du fait des réductions de personnel, les agents de maîtrise et directeurs qu’il représente mettent aujourd’hui plus qu’auparavant « la main à la pâte ». Et sont donc davantage confrontés à la pénibilité physique.

Auteur

  • AURORE DOHY