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Enquête

HARMONISATION ET OPTIMISATION

Enquête | publié le : 13.11.2012 | S. G.

Rééquilibrer des régimes de complémentaire santé déficitaires en gardant sensiblement le même niveau de cotisation employeur et de prestations pour les salariés : c’est possible avec la cartographie précise des dépenses.

En 2010, les enseignes GrandOptical (210 magasins) et la Générale d’Optique (450 magasins), ainsi que les activités logistiques (GVIS), informatiques (GIS) et tiers payant (GTP), ont fusionné au sein du groupe Grandvision France. « Ces sociétés avaient des régimes différents de complémentaires santé, avec des disparités de consommation et, au total, un déficit de 500 000 euros par an », explique Agnès Penchaud, directrice des ressources humaines.

L’harmonisation des régimes devait, en premier lieu, résorber ce déficit sans pour autant augmenter trop fortement la participation de l’employeur. « En étudiant attentivement, avec l’aide d’un actuaire conseil, la consommation des cotisants et de leurs ayants droit, nous avons réussi à résoudre l’équation sans pénaliser une large majorité des salariés. »

Ne pénaliser ni les familles ni les jeunes

Le déficit provenait essentiellement de trois postes : le nombre très élevé d’actes médicaux pour les enfants – la population du groupe est constituée à 64 % de femmes, dont la plupart inscrivent leurs enfants sur leur propre complémentaire santé – ; le niveau de cotisation des ayants droit (c’est-à-dire les conjoints), très inférieur à leur niveau de consommation ; l’optique, avec le remboursement d’un équipement par an.

« Pour ne pas pénaliser les familles, notamment les familles monoparentales, nous avons décidé de mutualiser une partie de la cotisation des enfants, explique Agnès Penchaud. De même, pour épargner les jeunes sans conjoint ni enfant, nous avons créé une cotisation pour le salarié seul. En revanche, nous avons relevé la cotisation des conjoints au juste prix, c’est-à-dire au niveau des dépenses de santé constatées. Nous avons également décidé de ne plus rembourser qu’un équipement optique tous les deux ans. En contrepartie, la prise en charge des frais dentaires a été améliorée. »

L’optique a été sans doute le point le plus difficile à négocier : « C’est en jouant la transparence et en montrant les chiffres que nous avons pu associer les partenaires sociaux à cette décision. » Le groupe d’optique avait toutefois un atout dans sa manche : le chéquier privilège, remis à chaque salarié, donne droit à un équipement optique par an à un prix très attractif.

Effort des salariés

Selon le profil familial des bénéficiaires et la société dont ils sont issus, la cotisation de chaque salarié a augmenté de 0,30 à 5,15 euros par mois pour le régime de base. À la fin de la négociation, la cotisation mensuelle s’élevait donc à 24,55 euros par mois pour les employés et à 27,58 euros pour les cadres (dont le niveau de consommation est plus élevé). La participation de l’employeur est de 64,47 % pour les employés et de 63,16 % pour les cadres. « Les salariés ont fait un effort, mais nous avons également mis 116 000 euros sur la table », explique Agnès Penchaud, qui apprécie le réalisme dont ont fait preuve les partenaires sociaux. Ils ont ratifié l’accord à une large majorité (CFDT, CFTC et CFE-CGC) ; seule la CGT n’a pas signé. L’accord est entré en vigueur le 1er avril 2012.

GRANDVISION FRANCE

• Activité : distribution spécialisée.

• Effectif : 3 500 salariés.

• Chiffre d’affaires 2011 : 527 millions d’euros.

Auteur

  • S. G.