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Enquête

ALERTE TROP GÉNÉRALE

Enquête | publié le : 16.10.2012 | DOMITILLE ARRIVET

L’alerte éthique, mise en place dès 2004 par EDF, sert essentiellement à traiter des questions RH, parmi lesquelles les discriminations. Mais le système n’est pas transparent.

En matière de lutte contre les discriminations, EDF fait figure de précurseur. En effet, dès 2001, le groupe a mis en place une charte éthique qui aborde les discriminations, le harcèlement, la divulgation d’informations confidentielles, les conflits d’intérêt ou encore les actes de pollution directe ou indirecte qui ont des conséquences sur l’environnement. Dès 2004, l’entreprise a déployé un dispositif informatisé de recueil des plaintes et des dénonciations liées à ces questions éthiques.

« Le dispositif d’alerte est une sorte de corde de rappel pour le cas où l’on n’aurait pas traité le sujet autrement, qu’il s’agisse de discrimination ou d’un autre manquement éthique, signale Catherine Delpirou, la responsable reconnaissance et vie au travail au siège d’EDF.

Une fois postées, les plaintes transitent par une messagerie sécurisée et sont considérées par le délégué éthique et trois de ses collaborateurs qui en évaluent la teneur.

« Nous traitons grâce cette messagerie sécurisée entre 40 et 50 dossiers par an. Plus des deux tiers sont motivés par des problèmes de ressources humaines vécus comme des discriminations, du harcèlement ou des injustices de carrière. Ce sont parfois des dossiers lourds d’individus qui ont déjà épuisé les autres voies de recours possibles et s’adressent au délégué éthique en dernière instance. Les dossiers restants concernent des questions éthiques », estime Jean-Michel Guibert, le délégué éthique.

Parmi cette cinquantaine de dossiers qui arrivent sur son bureau, une dizaine ont d’abord transité par le numéro vert Vie au travail, mis en place par le géant de l’électricité en 2009, en concertation avec les partenaires sociaux (ceux-ci, contactés, n’ont pas donné suite à nos sollicitations). Ce numéro d’appel est externalisé auprès de la société Psya où exercent des psychologues professionnels qui, chaque année, prennent pour le compte d’EDF environ 350 appels.

Un état des lieux plus transparent

« Nous cherchons avant tout un traitement impartial de la situation. Je ne suis pas une autorité de sanction. La sanction revient au manager », confie Jean-Michel Guibert. Statut oblige, les responsables des discriminations ne sont cependant jamais révoqués. Tout au plus des blâmes, des mutations ou des avertissements ont-ils pu tomber, très exceptionnellement. Mais, sur ce sujet, l’entreprise ne donnera pas davantage de détails. « Nous ne pouvons établir de profil des plaignants ni qualifier davantage les discriminations qu’ils ont pu subir, car nous ne faisons pas de suivi qualitatif des plaintes qui en appellent au délégué éthique », assure un porte-parole du groupe. Un état des lieux plus transparent que les partenaires sociaux pourront être en droit d’exiger prochainement, puisque le groupe EDF prévoit de postuler au label Diversité en 2013.

EDF

• Activité : production d’électricité.

• Effectif : 156 000 salariés dans le monde.

• Chiffre d’affaires : 65 milliards d’euros en 2011.

Auteur

  • DOMITILLE ARRIVET