La question du coût du travail est devenue un enjeu politique. La protection sociale pénalise-t-elle notre performance économique ou, au contraire, convient-il de la renforcer pour à la fois compenser la montée des inégalités et mieux protéger les classes moyennes ? L’auteur, successivement directeur de la Caisse nationale des allocations familiales et de la Caisse d’assurance maladie, invite les concitoyens à sortir des faux débats en revenant sur un certain nombre d’idées fausses ou discutables répandues aujourd’hui.

Non, la sécurité sociale ne rembourse pas moins bien les soins qu’elle ne le faisait par le passé. Mais elle a fait le choix de dérembourser certains frais pour mieux assurer les dépenses importantes d’hospitalisation ou de chirurgie dans les cas graves. Non, les classes moyennes ne sont pas plus pénalisées que les classes défavorisées au jeu de la protection sociale, puisque celle-ci leur garantit une assurance-maladie et retraite proportionnelle à leurs salaires. Non, ne pas travailler n’est pas payant aujourd’hui, car l’écart n’a cessé de se creuser entre les revenus du travail et ceux de l’assistance. Non, enfin, la fraude ne met pas en péril le système de protection, car le résultat de la lutte contre ce phénomène est plutôt efficace.

Ces quatre contrevérités rectifiées, l’auteur rappelle que notre système de protection sociale est un enjeu fort de la cohésion sociale et qu’il est le meilleur moyen au plan individuel pour éviter les dérives irréversibles vers la pauvreté. L’auteur précise cependant les améliorations qui restent à apporter pour pérenniser un système qui a fait ses preuves, mais qui engloutit aujourd’hui un tiers de notre PIB.

Vive la protection sociale !

Bertrand Fragonard, Odile Jacob, 300 pages, 23,90 euros.