Accompagnée par l’Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail (Aract) Auvergne et soutenue par le Fonds national relatif à la pénibilité, la ville de Clermont-Ferrand a engagé une action de prévention sur ce thème dès 2009. En avril dernier, la Mutuelle nationale territoriale, organisatrice du Prix “Santé au Travail”, lui décernait l’un de ses trois trophées* pour récompenser sa démarche relative à la réduction de la pénibilité.

« Nous avons ciblé trois métiers difficiles dans lesquels nous avions noté un absentéisme significatif : balayeurs de la voirie, agents spécialisés des écoles maternelles et agents d’accueil », explique Alain Bardot, adjoint au maire, en charge des ressources humaines et des finances de la ville (2 700 agents). La mairie met alors en place un comité de pilotage paritaire (élus, direction générale, représentants syndicaux, agents spécialisés dans la prévention) puis un groupe de travail opérationnel (agents volontaires, délégués syndicaux). « Pendant plusieurs mois, ses membres sont donc allés sur le terrain afin d’examiner à la loupe les conditions de travail des métiers en question », précise Alain Bardot.

Un an plus tard, des préconisations ont été émises par le comité paritaire et validées par le Comité d’hygiène et de sécurité (CHS). Parmi elles, des aménagements visant à faciliter le travail des agents (par exemple, le déplacement d’un robinet trop bas ou mal adapté au travail, la mise en place d’une file d’attente respectant la confidentialité à l’accueil ; la rénovation du local accueillant les agents du standard téléphonique, etc.), mais aussi des améliorations concernant le matériel utilisé par les agents. « Ce dernier n’était pas toujours adapté faute d’un manque de concertation avec les utilisateurs avant l’achat », précise Alain Bardot. Par ailleurs, d’autres mesures ont été mises en œuvre pour valoriser le métier des agents (court-métrage réalisé par TV8 Clermont-Ferrand, articles de presse dans les journaux internes, etc.)

De leur côté, les syndicats jugent la démarche globalement bénéfique. « Nous avons été associés à cette initiative, ce qui est une bonne chose, mais il ne s’agit pas d’un chèque en blanc vis-à-vis de l’exécutif. La démarche doit être approfondie », estime Alain Peyron, délégué FO à la ville. Discours beaucoup plus nuancé, sinon hostile, à la CGT, qui a quitté le comité de pilotage en janvier 2011. « Cette démarche a clairement contourné les organisations syndicales. La pénibilité au travail doit uniquement relever du CHS, dénonce Rémi Vigier, délégué CGT à la mairie.

Même si l’évaluation des actions mises en place est prévue, notamment pour estimer l’impact sur l’absentéisme, la direction estime qu’il est encore un peu tôt pour réaliser un premier bilan, car toutes les mesures ne sont pas encore mises en œuvre. Pour autant, dès cette rentrée, elle met en place deux autres groupes de travail sur le même modèle : d’une part, pour les agents travaillant dans les crèches, d’autre part, pour les animateurs socioculturels.