Partisans de la retraite par répartition ou par capitalisation s’entendent au moins sur un point : malgré les réformes du calcul de la pension, de la durée de cotisation et du recul de l’âge de départ, le système français des retraites reste non soutenable du fait de l’allongement de la durée de vie et d’une conjoncture économique défavorable qui augmente le chômage et limite dangereusement le nombre de cotisants.

À partir du constat qu’on ne pourra en rester là si l’on veut assurer la pérennité d’un système acceptable aussi bien pour les bénéficiaires que pour les cotisants, Pierre-Yves Chanu, vice-président de l’Acoss, et Philippe François, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap), confrontent leurs points de vue. D’un côté, un fervent réquisitoire en faveur d’un système par répartition assurant la solidarité intergénérationnelle, de l’autre, un plaidoyer pour une responsabilisation des travailleurs dans une logique de capitalisation.

Le débat introduit par Anne Reimat, maître de conférences en économie à l’université de Reims, bien que très polémique, n’est jamais superficiel et devrait contribuer à convaincre de la nécessité, au-delà des réformes paramétriques, de prendre en compte les contraintes économiques, le sens du système de retraite et son rapport aux valeurs de notre société. Un texte qui réussit la gageure d’être passionnant, par son sujet et par la qualité d’analyse des protagonistes.

Nos retraites : répartition ou capitalisation ?

Anne Reimat, Pierre-Yves Chanu, Philippe François, Le Muscadier, 130 pages, 9,90 euros.