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Pays-BasWORKPLACE PRIDE TENTE DE CONVAINCRE LES EMPLOYEURS

Pratiques | International | publié le : 26.06.2012 | DIDIER BURG

La fondation Workplace Pride propose aux employeurs une plate-forme d’actions concrètes pour améliorer la situation des salariés homosexuels, bisexuels et transexuels. Onze grandes entreprises ont signé et constitueront un benchmark.

Les bonnes intentions des employeurs néerlandais ne suffisent plus. « Il reste encore beaucoup à faire pour que les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transsexuels se sentent “chez eux” au travail », constate David Pollard, directeur de la fondation Workplace Pride. Certes, la situation des salariés LGBT a évolué dans le bon sens ces dernières années aux Pays-Bas, mais ces salariés se sentent rarement “à l’aise dans leurs baskets” au bureau ou à l’usine, malgré les chartes en faveur de la diversité signées dans certaines entreprises. Ces vérités ont été rappelées lors de la conférence internationale de Workplace Pride à Amsterdam, le 15 juin dernier.

Une lieu de travail sûr et confortable

La fondation veut instaurer un dialogue constructif avec les chefs d’entreprise et les cadres. « La plupart du temps, aucune initiative n’est prise parce que les responsables ne savent pas comment améliorer la situation », selon son directeur. En janvier dernier, Workplace Pride a obtenu de 11 grandes entreprises l’engagement de mettre en place une plate-forme de 10 actions, appelée Déclaration d’Amsterdam. Entre autres, proposer un lieu de travail sûr et confortable pour les salariés LGBT, élaborer des programmes d’action permettant un progrès dans ce domaine, travailler avec les ONG et les réseaux de salariés LGBT, consacrer un budget correspondant à 1 euro par salarié aux actions supportant les programmes LGBT…

Parmi les signataires de la Déclaration d’Amsterdam figurent notamment IBM, Accenture, Philips, la Poste néerlandaise, ING, Shell, la municipalité de La Haye… Pour la banque ING, l’intérêt de la fondation est d’abord de créer un lien entre les salariés LGBT de différents groupes. L’état-major s’est lui-même sensibilisé à ces questions en recourant à un coach afin de de décrypter les codes et la mentalité de ces communautés. ING estime qu’en appartenant à la fondation, le groupe rend l’homosexualité visible au sein de l’entreprise. Cette politique d’ouverture permet aux salariés de ces communautés de se rencontrer régulièrement, par exemple lors d’un “pot” mensuel. « Il existait déjà des associations culturelles ou pour les enfants. La direction n’a donc pas vu d’objection à ce projet de réseau », explique la responsable d’ING en charge de la diversité.

« Nous avons rejoint la Workplace Pride pour échanger des expériences avec d’autres entreprises sur ce sujet, explique de son côté le chargé des questions de diversité de Philips. Ce qui a permis ensuite de trouver les moyens de l’évoquer sur le lieu de travail, par exemple avec la charte sur la politique de non-discrimination de l’entreprise. »

Promotion de l’authenticité

Mais les résultats et les progrès réalisés sur l’acceptation de toutes les sexualités sur le lieu de travail resteront difficiles à mesurer. « On voit immédiatement si la parité hommes-femmes est respectée ou si les minorités ethniques sont représentées dans une entreprise. Ce n’est pas le cas des salariés LGBT, note David Pollard. Il leur appartient aussi de revendiquer leur identité et de dire qui ils sont au travail comme ailleurs. » D’où les points de la Déclaration d’Amsterdam portant d’une part sur la promotion de l’authenticité pour les LGBT et sur leur visibilité, et d’autre part sur le développement d’indicateurs permettant de mesurer les progrès.

Dans ce domaine, le chemin à parcourir n’est pas le plus long aux Pays-Bas. Selon des statistiques européennes, 70 % des salariés néerlandais feraient cas de leur orientation sexuelle au travail, alors que 70 % des Britanniques la cacheraient.

Auteur

  • DIDIER BURG