Depuis déjà plusieurs semaines, à Air France, les syndicats s’attendaient à un dégraissage important. Les 5 100 suppressions d’emplois annoncées lors du CCE du 21 juin concerneront, pour un tiers d’entre elles, des départs naturels non remplacés, au rythme de près de 800 par an. Pour les deux autres tiers – plus de 3 400 postes – Air France fera appel aux départs volontaires et proposera des mesures de travail à temps partiel. Les licenciements secs sont pour le moment exclus.

Sauf si les syndicats refusent de renégocier les conventions et accords d’entreprise qui s’appliquent actuellement, héritage des règlements en vigueur jusqu’à la privatisation de l’entreprise, en 2004, pour les trois catégories de personnel : stewards et hôtesses (personnel navigant commercial), de pilotes (personnel navigant technique) et personnel au sol. Organisation du temps de travail, déroulement de carrière et rémunération seront notamment remis à plat. Un rejet des textes qui leur seront soumis le 28 juin entraînerait le déclenchement d’un PSE dès le 26 juillet, date d’un CCE destiné à présenter le plan de GPEC à trois ans.

Les syndicats crient au chantage, tout en dénonçant l’opacité des intentions de la direction : « On nous avait garanti qu’en cas d’accord, il n’y aurait pas de départ contraint avant 2015. Sur le projet que la direction nous a présenté, il est écrit que cet engagement sera tenu jusqu’à la fin 2013 », déclare Franck Mikula, président de l’Unac (CGC). « Nous ignorons ce que sera le plan de départs volontaires, ajoute David Ricate, secrétaire général adjoint CGT. En CCE, la direction a dit que tout le monde serait concerné. Mais le PDG a promis par ailleurs des mesures alternatives au départ pour les personnels navigants techniques et commerciaux. »