logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

Cinquante filiales de CFAO se sont engagées

Pratiques | RETOUR SUR… | publié le : 05.06.2012 | S. C.

Lancé en 2003, le programme de lutte contre la pandémie de VIH fait désormais l’objet d’un suivi et d’un dispositif structurés comparables à ceux des démarches qualité. Chaque année, les filiales s’autoévaluent et se voient fixer de nouveaux objectifs.

Le groupe CFAO, spécialisé en distribution et services (pharmacie et automobile), développe depuis 2003 un programme de lutte contre le sida dans les pays d’Afrique subsaharienne, où ses 8 600 salariés représentent 85 % de l’effectif dans le monde. « La lutte contre le VIH préoccupe toute entreprise concernée par la santé de ses salariés. Cela fait partie de ses responsabilités, sans oublier qu’une forte pandémie peut avoir un impact sur le bon fonctionnement et la productivité », explique Laurence Tovi, directrice de la communication et de la responsabilité sociale et environnementale du groupe.

Un sujet tabou

Le programme, qui comporte deux grandes phases : l’information, l’éducation, la prévention des salariés contre le VIH-sida, puis l’accès au dépistage et au traitement de la maladie, était conçu pour être déployé dans toutes les filiales subsahariennes.

Toutefois, « la lutte contre le VIH est délicate : c’est un sujet tabou dans beaucoup de pays. Les salariés peuvent craindre la non-confidentialité et la discrimination. À mon arrivée en 2008, j’ai observé la difficulté du déploiement d’un programme groupe sur le terrain. Il n’avait finalement pas été appliqué par certaines filiales n’ayant pu surmonter ces freins. D’autres, pourtant engagées dans la lutte, voyaient leur action patiner parce que les opérations d’information sur l’épidémie avaient lassé », ajoute Laurence Tovi.

Fixation d’objectifs et d’indicateurs

Pour soutenir les filiales engagées et inciter celles restées inactives à se lancer dans la démarche, CFAO sollicite en 2010 l’association Sida-Entreprises. Elle est chargée de rebâtir le reporting transmis au siège, d’analyser les réponses et de fournir un appui au terrain. « Pour qu’un projet avance correctement, il faut appliquer une démarche qui s’apparente à celle de la qualité, et qui consiste notamment à fixer des objectifs et des indicateurs, puis à suivre et mesurer les performances de chacun. Il faut que les directeurs de filiales puissent à la fois apprécier leur progression et se positionner par rapport aux objectifs fixés par le groupe », indique Johanne Payen, responsable des programmes santé à Sida-Entreprises.

Courant 2010, avec l’appui de l’association, CFAO structure davantage sa démarche et définit trois niveaux, l’objectif étant qu’à terme, tous parviennent au niveau 3. La phase d’information et de sensibilisation au sida, avec désignation d’un coordonnateur et mise en place d’un comité spécifique, constitue le niveau 1, qui garantit que le programme est une réalité sur le terrain. Au niveau 2, la filiale doit parvenir au stade du dépistage volontaire des collaborateurs. Le niveau 3 correspond à un niveau avancé du programme, ce qui permet de l’ouvrir aux ayants droit et d’inclure d’autres pathologies (paludisme, diabète).

Dans le cadre de ce suivi, les filiales procèdent à une auto-évaluation de leur niveau. À partir de ces éléments, Sida-Entreprises établit un état des lieux annuel des programmes de lutte contre le VIH, qui définit où en sont chaque pays et chacune de ses 59 filiales. Actuellement, une filiale n’a pas atteint le niveau 1, tandis que 22 y sont ; 13 sont en niveau 2 et 15 en niveau 3.

Remboursement des frais de santé

Ce diagnostic permet de définir un plan d’action adapté à chacune des filiales. Là encore, Sida-Entreprises assiste CFAO en organisant des conférences téléphoniques mensuelles, voire des visites sur le terrain, tant pour aider à la mise en place du programme que pour dégager les bonnes pratiques. Grâce à l’assurance santé mise en place début 2012 pour les salariés étrangers (lire Entreprise & Carrières n° 1094), il sera aussi plus facile de progresser et notamment de parvenir au niveau 2, puisque cette couverture assure la garantie d’un remboursement total des frais liés au VIH. « Elle renforce considérablement la portée du programme groupe », estime Laurence Tovi. CFAO escompte un effet d’entraînement à l’issue de deux ans de couverture, fin 2013.

Pour Johanne Payen, « il est encore trop tôt pour parler de l’efficacité du programme. On ne peut vérifier pour le moment que la cohérence des niveaux définis et la progression des programmes menés dans les filiales ». Même analyse pour Laurence Tovi, pour qui le reporting permet de mesurer l’état d’avancement dans le déploiement du programme au sein des filiales. « Il nous reste à progresser sur la mesure de son efficacité et de son impact sur la santé des salariés et de leur famille », conclut-elle.

SIDA-ENTREPRISES ÉVOLUE AVEC CFAO

Créée en 2003 sous l’impulsion notamment de son actuel président Alain Viry, Pdg de CFAO jusqu’en 2009, l’association Sida-Entreprises rassemble 25 entreprises françaises présentes en Afrique. Elle vise à encourager ses adhérents à participer à la lutte contre le VIH, en leur donnant de l’information et en développant l’échange de bonnes pratiques.

Mais, depuis 2010, Sida-Entreprises se positionne aussi en tant que prestataire. L’association s’est en effet ouverte aux demandes de prestations avec un accompagnement personnalisé et adapté à l’entreprise : missions sur le terrain, évaluation d’un programme. C’est à ce titre que CFAO lui a confié l’accompagnement et le suivi de son programme VIH.

Auteur

  • S. C.