On s’alarme du déclin rapide du secteur industriel français après celui du secteur agricole. Mais nombre d’entreprises des services pourraient également se retrouver dans l’œil du cyclone. Parallèlement, le travail est en train de perdre son sens pour les salariés. Le capitalisme financier, en effet, ne connaît ni frontières, ni limites dans son avidité, et seul un recentrage de l’économie sur des objectifs humains et sociaux peut protéger notre pays du pire.

David Chopin, consultant en gestion, Marc Deluzet, délégué général de l’Observatoire social international, et Roger Godino, président entre autres d’Action contre la faim, expliquent comment et pourquoi le capitalisme financier représente un danger pour les travailleurs, et proposent neuf transformations à opérer pour rééquilibrer les enjeux économiques afin de ne pas privilégier la croissance au détriment des hommes. Les lignes directrices de l’ouvrage ne sont pas nouvelles : gouvernance duale entre les parties prenantes, agences de notations sociales et environnementales, fiscalité plus juste, soutien aux PME, élargissement du dialogue social, etc. L’apport de l’ouvrage tient davantage au degré de précision dans les réformes proposées. L’objectif des auteurs est avant tout de suggérer des solutions concrètes, applicables sans bourse délier pour l’État, à condition que se manifeste la volonté politique de le faire. Une conception démocratique de l’entreprise, à mi-chemin entre un capitalisme sans entraves et une perception diabolisée de l’entreprise présentée comme uniquement répressive pour les hommes qui y travaillent.

La Grande Transformation de l’entreprise

David Chopin, Marc Deluzet, Roger Godino, Les éditions de l’Atelier, 240 pages, 20 euros.