Le tribunal correctionnel d’Amiens a condamné le 31 mai Jean-Louis Mutte, directeur général de Sup de Co Amiens, poursuivi pour harcèlement moral, à huit mois de prison avec sursis et à 5 000 euros d’amende. Il a relaxé les trois dirigeants qui comparaissaient à ses côtés, et Bernard Désérable, président de la CCI d’Amiens et de l’association chapeautant l’école, qui comparaissait en tant que personne morale.

« Ce jugement est réellement surprenant, un seul plaignant sur sept est reconnu comme victime. Nous avons immédiatement interjeté appel, ne serait-ce que pour obtenir une motivation de cette décision », indique Hubert Delarue, l’un des avocats des parties civiles. L’avocat de Jean-Louis Mutte, Stefan Squillaci, a affirmé également son intention de faire appel : « Patrice Toto (ex-enseignant et délégué CGT, NDLR) travaillait dans un service qui a été supprimé pour des raisons financières, et Jean-Louis Mutte a essayé de le placer dans différents services puis lui a proposé une rupture conventionnelle, qui a été refusée. Par la suite, ce salarié a été arrêté pour maladie. Je ne comprends pas comment on peut étayer une intention de harcèlement moral à son égard. »

Le parquet devrait aussi prendre position prochainement. Il avait requis des condamnations pour tous les prévenus et avait dénoncé un « management pathogène ».

Parmi les plaignants figuraient une assistante pédagogique, qui a tenté par deux fois de se suicider, et la famille de Mireille Dimpre, une ancienne directrice rétrogradée, qui s’était suicidée en se défenestrant de son bureau en juillet 2009.