L’étude à l’origine de cette opération de GPEC territoriale a été demandée par la Direccte, élaborée avec la Maison de l’emploi et de la formation de la Ville de Lyon et le comité territorial emploi-formation (CTEF, instance créée par la région), et administrée par Agefos-PME Rhône. Entre juin et septembre 2011, l’Opca a contacté 500 entreprises du secteur Lyon Rive gauche. Cent quinze d’entre elles (adhérentes d’Agefos-PME à 80 %) ont répondu au questionnaire en ligne et accepté de rencontrer la chargée de mission : 55 % de TPE et 45 % de PME, dans des branches aussi variées que les services à la personne, l’expertise comptable, l’immobilier, la promotion construction, la restauration… Des problématiques communes ont pourtant été repérées. Elles concernent d’abord le recrutement. Ainsi, 64 % des entreprises interrogées mettent en avant un manque de qualification et de préparation à l’entretien d’embauche des candidats. Sont également invoquées des difficultés pour fidéliser qui entraînent un fort turn-over, le recours important au temps partiel ainsi qu’à la formation “sur le tas”. Les services à la personne sont les plus concernés : des failles ont été décelées dans la qualité du parcours d’accueil et d’intégration. Pourtant, les besoins en recrutement sont importants. Dans ce quartier, qui va encore se densifier, plus de 82 % des entreprises envisagent de recruter.
Autres inquiétudes révélées par l’étude : les enjeux de la transition numérique (notamment la dématérialisation des services) pour 66 % des sociétés interrogées et le besoin de formation dans ce domaine. Par ailleurs, les salariés regrettent le manque de perspectives d’évolution, tandis que les employeurs soulignent leur difficulté à identifier les compétences clés pour l’avenir.
À l’issue des entretiens, 85 % des entreprises se disaient intéressées par un plan d’actions, 46 % par une formation collective, 30 % par une démarche de GPEC et 25 % réclamaient plus d’informations sur les dispositifs emploi-formation. « Il y avait une vraie demande », se souvient Philippe Mazza, délégué départemental d’Agefos-PME.
Cette étude menée de juin à septembre 2011 avait comme objectif de valider ou invalider les analyses de deux études antérieures. La première, déjà réalisée par Agefos-PME, avait mis en exergue des difficultés de conditions de travail et d’articulation des temps dans le centre commercial. La seconde, conduite par l’Opale (Observatoire partenarial lyonnais en économie), révélait ce quartier comme une zone « sans âme », peu sûre et génératrice de stress. Elle montrait aussi une quasi-absence de relations interentreprises et d’implication de celles-ci dans la vie locale. Enfin, elle soulignait le petit nombre de sièges sociaux et de directions régionales, par rapport à d’autres sites en Europe ou même dans l’agglomération.
