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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

Les non-formés : « Même pas peur ! »

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Étude | publié le : 15.05.2012 |

« Cette population de non-formés partage deux points communs, précise Mathilde Bourdat, responsable de l’offre management de la formation à Cegos : 88 % d’entre eux avouent ne pas avoir demandé de formation à leur employeur et 67 % pensent que la crise actuelle impactera encore négativement leur accès à la formation dans l’année à venir. Sur ce second point, cependant, si les Italiens sont très pessimistes, les Allemands sont beaucoup plus confiants. » Quelles conséquences les non-formés tirent-ils de leur situation ? Aucune. En tout cas, aucune de dramatique : 53 % d’entre eux affirment que le fait de ne pas avoir suivi de formation au cours des trois dernières années n’a « pas du tout compromis leurs chances de promotion sociale » et 60 % qu’il n’a « pas du tout compromis leur employabilité ». Seuls 15 % et 12 % répondent « beaucoup ».Trois populations apparaissent comme particulièrement “insouciantes” : les plus de 55 ans, les cadres et les salariés d’entreprises de plus de 2 000 personnes. Le sentiment de disposer d’une expertise particulière qui ne se démodera pas, l’habitude de partager des informations et des expériences avec ses pairs, la pratique importante d’apprentissage informel sur le tas et en dehors des processus repérés de formation expliquent certainement l’état d’esprit de ces trois populations. Fautil en déduire que les jeunes, les non-cadres, et les petites et moyennes entreprises devraient être les priorités des politiques de formation des entreprises, des branches et de l’État ?

Les salariés qui ne bénéficient pas de formation professionnelle financée par leur employeur s’en inquiètent-ils ? Pas plus que ça ! Leur avenir ne leur semble pas compromis, ils font peu le lien entre formation et employabilité, et, au final, ne se sentent pas vraiment concernés par la question.

C’est ce qui ressort d’une étude de Cegos d’avril dernier sur la formation professionnelle en Europe. Cette enquête, menée auprès de 2 800 salariés allemands, espagnols, français, britanniques, italiens et néerlandais, montre que 74 % d’entre eux ont été formés au moins une fois au cours des trois dernières années. Comment les 26 % de non-formés expliquent-ils leur situation ? Par le fait qu’ils ne font pas partie des populations formées par leur employeur (21 % en moyenne européenne, mais avec des pics de la part des salariés allemands et néerlandais) ou qu’il n’y a jamais de formation dans leur entreprise (19 % en moyenne, mais davantage chez les salariés italiens et espagnols). Mais 21 % ne l’expliquent pas.

Étonnamment, cette troisième possibilité de réponse est la plus souvent avancée par les Allemands et les Néerlandais, et par ceux qui travaillent dans des entreprises de plus de 2 000 salariés. Les dialogue social et pilotage RH à l’allemande tant vantés n’évitent pas ce genre de constat. Quant au fait que les entreprises de plus de 2 000 salariés ont des problèmes de gestion de leurs processus RH de par leur taille et leur éparpillement géographique, ce n’est pas nouveau.