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LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION

François Hollande fait de la formation « un défi »

LE RENDEZ-VOUS DE LA FORMATION | Enjeux | publié le : 15.05.2012 | VALÉRIE GRASSET-MOREL, LAURENT GÉRARD

« La formation initiale et continue des citoyens est le défi qui relie les deux pactes pour l’éducation et pour l’emploi que je propose » : tel est le message développé par François Hollande en tant que candidat durant plusieurs mois, et comme nouveau président de la République depuis le 6 mai dernier. Deux éléments récents apportent quelques précisions.

Premier élément : la réponse de François Hollande, le 2 mai, à la lettre ouverte aux candidats à l’élection présidentielle de 2012 envoyée le 28 février par le réseau d’organismes de formation Aginius (voir Entreprise & Carrières n° 1087). Celui-ci les interpellait sur la volonté de Nicolas Sarkozy de flécher les 32 milliards d’euros de la formation vers les demandeurs d’emploi, au besoin en ayant recours à un référendum auprès des Français. Réponse de François Hollande : « L’allocation des fonds de la formation continue aux seuls demandeurs d’emploi ou la remise en cause des lois Auroux, Delors ou de la VAE – mise en place sous le gouvernement de Lionel Jospin – ne font pas partie de mon programme. À partir de ma conférence nationale pour la croissance et l’emploi que j’organiserai dès l’été, le gouvernement devra négocier avec l’ensemble des acteurs concernés pour trouver les meilleures formes de gouvernance pour la formation professionnelle. »

Deuxième élément : les précisions apportées, le 4 mai, par plusieurs personnalités du Parti socialiste travaillant sur cette question (Vincent Peillon, Philippe Meirieu, Jean-Paul Denanot, Pascale Gérard, Jean-Patrick Gille, Daniel Guérin…) sur le blog lecercle.lesechos.fr. « Dans le cadre de cette conférence sociale, le gouvernement négociera avec les confédérations syndicales de salariés, les organisations d’employeurs et les régions, pour mettre en place un droit à la formation initiale différée, et créer une véritable sécurité sociale professionnelle avec un compte-temps formation pour permettre à chacun de reprendre des études, prendre un temps sabbatique, rebondir après un licenciement ou progresser professionnellement. »

Dans cette perspective, les régions semblent jouer un rôle fondamental. « Leurs compétences en matière de coordination et de mise en œuvre des politiques d’orientation, de formation et d’insertion seront accrues, et de véritables services publics régionaux de la formation seront mis en place », explique Vincent Peillon.

Autre point important : le continuum formation initiale-formation continue. « C’est dès l’école primaire que doivent s’acquérir les fondamentaux qui ouvrent la voie à la qualification et à une vie sociale réussie, assure Philippe Meirieu. C’est pourquoi il nous faut refonder notre école pour assurer la réussite de tous les élèves ». Trois pistes techniques semblent avancées : un renforcement des moyens de l’enseignement professionnel et technologique, un respect strict de l’instruction obligatoire jusqu’à 16 ans, et l’impossibilité de signer un contrat d’apprentissage avant la fin de l’obligation scolaire.

Évaluation de l’actuelle réforme

Un des représentants des partenaires sociaux nous confiait cependant la semaine dernière qu’il doutait que « les sujets formation soient immédiats, car nous serons rattrapés par les sujets emploi. De plus, tant l’équipe de Hollande que les partenaires sociaux ne veulent bouger qu’après l’évaluation de l’actuelle réforme. Sur le fond, nombre d’aspects du rapport Larcher semblent convenir à la nouvelle équipe : fonds de sécurisation régionaux, plus forte régionalisation de Pôle emploi, politique sur les décrocheurs…, mais évidemment pas la suppression du 0,9 %. De plus, elle semble vouloir marquer sa différence par la méthode : pas d’annonces sans concertation ».

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL, LAURENT GÉRARD