Dans un contexte de hausse du chômage, l’enquête Besoins en main-d’œuvre 2012 publiée le 10 mai par Pôle emploi semble plutôt bien orientée. Certes, les employeurs sont moins nombreux à prévoir des recrutements cette année : 17,7 % des entreprises interrogées sont dans cette perspective, contre 18 % en 2011 et 19,7 % en 2010. Mais les projets d’embauche sont, eux, plus nombreux, avec 1,6 million de recrutements envisagés, soit une hausse de 4,3 % en un an. Un chiffre tiré vers le haut par les entreprises de plus de 100 salariés, qui devraient réaliser 20 % de ces embauches, contre 18 % en 2011. De plus, « près de la moitié des entreprises envisagent une progression de leur activité dans les trois à cinq ans à venir », précise Pôle emploi.

Plus d’un tiers des recrutements répondent à un surcroît ponctuel de l’activité, et 20 % sont motivés par des remplacements de départs. Les créations de poste concernent un quart des intentions d’embauche. Seuls 36 % de ces emplois seront en CDI et 15 % en CDD de plus de six mois. À noter également que 15 % des employeurs seulement envisagent de recruter au moins un alternant.

Les métiers les plus recherchés évoluent peu : hormis ceux du secteur agricole, ils concernent les services aux particuliers (cuisiniers, serveurs, aides à domicile…) et aux entreprises (agents d’entretien…). Ce sont essentiellement des métiers peu qualifiés.

Les postes d’ingénieurs et cadres dans l’informatique et la R & D figurent toutefois parmi les 15 métiers les plus recherchés, mais aussi parmi les profils les plus difficiles à trouver. Plus de 62 % des recrutements sur ces fonctions sont jugés difficiles à réaliser par les entreprises, juste après les aides à domicile (66 %) et avant les cuisiniers (61 %).

En règle générale, les entreprises prévoient d’avoir plus de mal à recruter que l’an dernier : en 2012, 43 % des postes ouverts seraient compliqués à pourvoir, estiment les employeurs, soit 5 points de plus qu’en 2011. « 58 % des intentions d’embauche sont jugées problématiques dans la construction et 49 % dans l’industrie », précise l’étude. La métallurgie fait partie des secteurs les plus concernés avec 62 % des projets difficiles à réaliser.

En cause : principalement l’inadéquation des profils (manque d’expérience, de diplôme…) et, dans une moindre mesure, la pénurie de candidats. Les entreprises expliquent ensuite ces difficultés par les mauvaises conditions de travail ou le déficit d’image du secteur ou du poste. À peine plus d’un recruteur sur 10 incrimine des charges trop élevées ou le manque d’aide à l’embauche.