Les grandes entreprises sont très majoritairement au début du déploiement du télétravail, avec un taux de travailleurs à distance passé de 7 % en 2007 à 12,4 % en 2012, encore très loin derrière les pays anglo-saxons ou scandinaves (entre 20 % et 35 %). C’est l’un des enseignements de l’état des lieux du télétravail en France présenté le 4 mai par le cabinet Greenworking à l’ex-ministre de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, Éric Besson, commanditaire du rapport.

L’étude a été menée auprès d’une vingtaine de grandes entreprises françaises pratiquant le télétravail, dont Axa, Bouygues Immobilier, Danone, EDF, Groupama, La Poste, Michelin, Orange, Renault, Veolia et Vinci Construction, employant 6 200 télétravailleurs.

Greenworking a calculé le coût moyen d’un télétravailleur : 1 370 euros. Il ressort aussi de cette analyse que le gain moyen de productivité en télétravail s’élève à 22 %, grâce à la réduction de l’absentéisme, à une meilleure efficacité, une meilleure concentration, et à des gains de temps. Le temps moyen gagné au profit de la vie de famille est de 37 minutes par jour et le gain de sommeil de 45 minutes.

Le télétravail est plébiscité avec un taux de satisfaction de 96 %, partagé tant par les télétravailleurs que par les managers et les employeurs. Mais il implique un nouveau rapport au travail et un nouveau modèle managérial fondé sur la confiance et l’autonomie, qui s’oppose à une culture française reposant sur le contrôle.

En dépit de ses avantages, soulignent Olivier Brun et Cécilia Durieu, directeurs associés de Greenworking, « le télétravail n’est pas généralisable à toutes les entreprises, toutes les fonctions et tous les individus. Ses bénéfices s’érodent à mesure que la proportion de télétravailleurs et le taux de télétravail augmentent ». Ils estiment que la proportion optimale de télétravailleurs est de 25 % et le taux idéal de télétravail de 30 %.