La vie de syndicaliste de Christian Larose a commencé dans les années 1970 pour culminer en 1997 avec son entrée au Conseil économique et social. Il a d’abord lutté dans le secteur du textile, dont il a fini par être évincé comme trublion. Il a paraphé le premier accord signé par la CGT sur les 35 heures (secteur textile) puis de nombreux autres. Il a négocié pour tenter de tempérer la colère des ouvriers de l’usine chimique Cellatex qui, après la fuite de leur patron en Autriche en juillet 2000, déversèrent de l’acide dans la Meuse, tout en reconnaissant à cette occasion qu’une nouvelle forme d’action sociale faisait là son apparition. Ce syndicaliste a souvent tempêté contre la direction de la CGT pour que la négociation, à quelque niveau qu’elle se situe, ne soit pas un jeu politique pipé mais serve d’abord les salariés concernés. Il a combattu et continue de le faire contre les délocalisations.

Titulaire aujourd’hui de la Légion d’honneur et de l’ordre du Mérite, il affirme haut et fort que le syndicalisme est un atout pour le pays et pour les entreprises et accep­te, beau joueur, de reconnaître le mérite de certains patrons qui, tout en défendant leurs intérêts, continuent d’œuvrer pour le maintien en France de l’outil productif et pour l’emploi. À sa manière, il abonde dans le sens de ceux qui luttent pour sauvegarder la valeur travail, à condition qu’elle s’accompagne d’une sécurisation des parcours professionnels dont on tend aujour­d’hui à oublier le projet. S’il reconnaît que certains combats furent éprouvants et que la CGT doit continuer à se réformer de l’intérieur, le récit de son parcours de militant n’en reste pas moins un vibrant hommage à la centrale qui, plus que tout, fut pour lui un creuset d’amitié.

Itinéraire d’un syndicaliste

Christian Larose, Pascal Galodé éditeurs, 190 pages, 18 euros.