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AIR MÉDITERRANÉE : ACCORD CONGÉS CONTRE EMPLOI

Actualités | publié le : 02.05.2012 | AURORE DOHY

Paradoxe : alors que leurs représentants* ont signé, le 7 avril, un accord concédant une baisse des congés – 7 jours annuels – et une augmentation des jours d’astreinte – de 4 à 9 par mois – en échange d’une réduction de 24 suppressions de postes sur les 87 annoncées par la direction fin 2011, le nombre de salariés d’Air Méditerranée candidats au départ volontaire excède celui des postes définitivement supprimés.

Les 340 salariés permanents de la compagnie avaient jusqu’au 27 avril pour faire leur choix. Pour Franck Mikula, président de l’UNAC, les salariés ne croient plus en l’avenir de l’entreprise. Christel Witt, la DRH de la compagnie, estime pour sa part que l’accord « facilitera l’adaptation aux contraintes commerciales auxquelles la compagnie est confrontée ».

Rétablissement de la flotte aérienne

La préservation de l’emploi n’était cependant pas la seule condition portée à la signature par les syndicats, qui ont aussi obtenu le rétablissement « immédiat » de la flotte d’Air Méditerranée de 4 à 5 avions, puis à 6 en 2013. Il y a un an, le Pdg de la compagnie, Antoine Ferretti, a créé une filiale grecque, Hermès, et y a réimmatriculé 6 de ses 10 avions. La nouvelle entité permet, selon la direction, de préserver les emplois en France. Yves Deshayes, président du SNPL France ALPA (pilotes), fustige le « marché de dupes » que constitue cette clause. « Nous avions subordonné notre signature à la conclusion d’un accord de périmètre interdisant à la compagnie d’utiliser les avions et le personnel de sa filiale grecque sur les lignes d’Air Méditerranée. Déjà promis par la direction en juillet dernier, cet accord n’a jamais été conclu. »

Craignant un dumping social, le SNPL et l’UNAC ont déposé auprès du parquet de Toulouse un signalement pour travail dissimulé et dissimulation d’activité. « De nombreux indices – ne serait-ce que les navigants grecs que nous croisons dans les hôtels parisiens – nous laissent craindre qu’Air Méditerranée cherche à s’exonérer du paiement des charges sociales françaises auxquelles il devrait être soumis », explique Franck Mikula, qui espère ainsi déclencher une enquête de l’administration.

*Accord signé par l’UNAC (personnels navigants), syndicat majoritaire, le SNPNC (hôtesses et stewards) et le SNPNAC (pilotes).

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  • AURORE DOHY