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« Les DRH anticipent davantage leurs démarches de prévention »

Enquête | publié le : 24.04.2012 | V. L.

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« Les DRH anticipent davantage leurs démarches de prévention »

Crédit photo V. L.

E & C : Comment l’intégration des programmes de prévention santé a-t-elle évolué ces dernières années dans les offres des assureurs ?

D. S. : Il y a longtemps que les entreprises mènent des actions en prévention santé. Elles ont aussi mis en place des opérations de prévention primaire comme la vaccination contre la grippe ou des réunions de prévention sur l’arrêt du tabac. Cette première approche n’était pas inutile, mais cela relève plus d’une logique collective et ponctuelle. Ce qui change aujourd’hui, c’est que les entreprises, avec leurs assureurs ou leurs courtiers, en interaction avec la médecine du travail et les partenaires sociaux, sont prêtes à accompagner les salariés dans la durée et selon des approches beaucoup plus personnalisées. Désormais, le premier moteur qui fait évoluer les entreprises est la responsabilité sociale. On remarque une volonté de plus en plus forte des DRH de s’engager sur le terrain de la santé, de valoriser leurs actions en la matière et d’en mesurer les effets. Ils souhaitent davantage anticiper, plus que réparer, dans un contexte où les budgets de protection sociale pèsent de plus en plus lourd pour les employeurs.

E & C : La réforme des retraites semble aussi avoir une influence sur la façon dont les DRH appréhendent la prévention santé…

D. S. : En effet, avec le recul de l’âge de la retraite se pose le problème du maintien au travail des seniors en bonne santé. L’allongement de deux ans de la vie professionnelle joue sur la productivité et la sinistralité des contrats de santé et de prévoyance. Cela renforce encore l’intérêt pour les DRH de s’engager dans des démarches prospectives.

E & C : Les salariés ne sont-ils pas réticents à l’intervention de l’entreprise dans le champ de leur santé ?

D. S. : Au contraire, on observe que l’entreprise est un terrain privilégié pour le déploiement des programmes santé : c’est un lieu où la performance de ces programmes est plus grande par rapport aux opérations réalisées auprès de la population générale. Toutes les personnes cibles sont présentes au même endroit. Pour des expériences en télémédecine, par exemple, il est plus facile de distribuer le matériel. Pour emporter l’adhésion des salariés, il est nécessaire qu’un tiers de confiance neutre intervienne pour garantir la confidentialité des données. Pour s’assurer de la conformité à l’état de l’art médical, les entreprises et leurs assureurs sont souvent accompagnées d’un conseil scientifique, médical ou éthique qui valide la qualité des actions menées.

E & C : Quels sont les thèmes de prédilection portés par les employeurs, avec leurs assureurs ?

D. S. : Des dépistages de multiples pathologies, notamment certains cancers ou facteurs de risques cardio-vasculaires sont proposés. Avec le développement des technologies de l’information et de la communication, des questionnaires d’autoévaluation des risques auxquels sont exposés les salariés suscitent également l’intérêt des entreprises, ainsi que la télémédecine et les consultations à distance. Les programmes relatifs au bien-être au travail et à l’accompagnement des salariés en arrêt de travail sont aussi prisés. Toutes ces actions ont vocation à se développer, d’autant que l’assurance collective a la capacité d’en mutualiser les coûts. Au lieu de proposer un programme coûteux pour peu de malades, ils ciblent des actions pour tous les assurés, pour un coût plus modeste.

Auteur

  • V. L.