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ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISÉ POUR LES AGENTS DU PAS-DE-CALAIS

Pratiques | publié le : 17.04.2012 | STÉPHANIE MAURICE

Conseil ponctuel ou aide au reclassement grâce à des postes relais, le bureau mobilité insertion propose une palette de dispositifs pour accompagner les agents du conseil général dans l’évolution de leur parcours.

Les outils RH du privé s’acclimatent aux collectivités territoriales. Le conseil général du Pas-de-Calais propose un accompagnement personnalisé à ses 6 000 agents, afin qu’ils gèrent mieux leur parcours professionnel à l’intérieur comme à l’extérieur de l’institution. Une petite révolution des mentalités, en marche depuis la création, en 2007, du bureau mobilité et insertion, partie intégrante de la direction des RH. À l’époque, le conseil général a dû faire face à une augmentation de 40 % de son effectif. Avec le transfert des compétences entre État et conseils généraux, il a intégré 1 800 agents supplémentaires. De plus, « avec la réforme des retraites, nous avons un objectif de maintenir dans l’emploi nos agents », complète Vincent Lescaillez, le DRH. Il reconnaît également des contraintes budgétaires qui obligent à une meilleure gestion des postes.

Face à cette nouvelle donne, le bureau mobilité insertion est conçu comme un service à disposition de tous les agents du conseil général, contractuels et fonctionnaires. « La démarche est volontaire : c’est l’agent qui nous sollicite pour un rendez-vous », précise Fatima Slimani, conseillère professionnelle. La confidentialité des entretiens est garantie, et le supérieur hiérarchique n’est informé que si le salarié le souhaite.

Accompagnement ponctuel ou bilan de carrière

L’accompagnement peut être très ponctuel : « Quelqu’un peut venir chercher un conseil de carrière. Il veut se positionner sur un profil de poste et souhaite vérifier s’il est en correspondance », témoigne Fatima Slimani. Les trois conseillères du bureau, psychologues du travail de formation, peuvent aussi mener un bilan de carrière, « pour ceux qui veulent évoluer, mais qui sont sans idée précise. Nous proposons en moyenne cinq entretiens de deux heures », précise Virginie Pruvost, collègue de Fatima Slimani.

Mais le cœur de leur activité reste l’accompagnement des mobilités induites par des circonstances particulières, comme la reprise d’activité après un long arrêt maladie. « C’est par exemple une assistante sociale, qui va passer de l’aide sociale à l’enfance aux personnes âgées parce qu’elle ne supporte plus le face-à-face avec ce public, décrit Virginie Pruvost. La personne garde une continuité professionnelle, mais il faut souvent l’aider à reprendre confiance. » Moins lourd à porter que le reclassement pour raisons médicales, qui oblige à un changement de métier, souvent à cause d’un handicap. « Le cycle de deuil prend du temps. C’est là où le travail de bilan est important, pour que la personne chemine », constate Fatima Slimani.

Pour aider à ces évolutions, le bureau a obtenu un outil original : 25 postes tremplin, « des supports budgétaires gérés à notre niveau », précise Fatima Slimani. L’idée ? Avoir les moyens de fournir un poste supplémentaire, en sureffectif, dans un environnement où l’on espère que l’agent trouvera ses marques. Un agent chargé des espaces verts, qui, après un accident, a perdu la mobilité d’un bras, a pu travailler au service courrier, où un départ à la retraite est envisagé dans un an, grâce au travail en réseau avec RH du conseil général. Il a le temps de faire ses preuves, avant d’être opérationnel à 100 % : les conseillères professionnelles l’accompagnant, lui, mais aussi le service qui l’accueille.

Le chef du bureau mobilité insertion, Pierre Canonne, tient à cette « plus-value, cette pédagogie auprès des uns et des autres ». Son service suit, tous accompagnements confondus, 50 nouvelles situations par an.

Auteur

  • STÉPHANIE MAURICE