Ils s’estiment « trompés »: 80 anciens salariés de l’usine Renault de Sandouville, qui avaient quitté l’entreprise dans le cadre du plan de départs volontaires (PDV) mis en place en 2008 et 2009, ont déposé un dossier, le 5 mars, au conseil desprud’hommes du Havre. Âgés aujourd’hui de 58 ou 59 ans, ils s’attendaient à liquider leur retraite après leur période d’indemnisation par Pôle emploi. La réforme, en modifiant l’âge légal de départ à la retraite, en a décidé autrement.
Résultat : privés de ressources dès cet automne, et pendant dix-huit mois pour certains, ces ex-salariés se voient contraints de rechercher un travail. « Renault est la seule entreprises du CAC 40 a ne pas avoir prévu de clause de revoyure dans ses conventions de départs volontaires, s’indigne Nicolas Guermonprez, secrétaire de la CGT de l’usine. Tout le monde s’attendait poutant, tôt ou tard, à une réforme des retraites ! »
Me Éric Baudeu, l’avocat des 80 salariés, qui réclame la nullité des conventions ou la prise en charge du manque à gagner par Renault, fonde son action sur le défaut d’« obligation précontractuelle d’information » et sur l’insuffisance du congé de reclassement dont ont bénéficié les plaignants.Une conciliation devrait avoir lieu début avril.
Au total, le plan de 2008-2009 avait entraîné le départ volontaire de 1 350 personnes. Une trentaine d’ex-salariés d’une autre usine devraient bientôt saisir les prud’hommes à leur tour.