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LA SNIE S’EMPARE DE LA QUESTION DES TMS

Pratiques | publié le : 06.03.2012 | L. C.

Confrontée à des accidents du travail, cette PME spécialisée dans la fabrication de circuits électriques s’est engagée dans un plan de prévention des TMS. Après le réaménagement d’un atelier, cette démarche couvrira à terme l’ensemble des activités de l’entreprise.

« Nous devons nous pré-occuper des accidents du travail. Lorsqu’un salarié s’arrête quatre à six mois pour un problème de dos, c’est pénalisant pour l’entreprise », affirme Laurent Crief, directeur général de la Snie (Société nouvelle d’installations électriques), une PME spécialisée dans la fabrication de circuits électriques située en Seine-et-Marne. Dans cette entreprise familiale de 342 salariés, les accidents du travail liés aux tâches de manutention sont en effet nombreux : 42 arrêts, soit 1 188 jours d’arrêts maladie en 2008, selon le CHSCT.

Constitution d’un groupe de travail

Les lombalgies et autres douleurs du dos touchent en particulier les 14 opérateurs d’un atelier d’assemblage de “pieuvres” électriques : 6 accidents du travail (310 jours d’arrêt maladie) en 2008. « Il était difficile d’identifier les causes réelles de ces accidents dans cet atelier. Nous avons donc décidé de recourir à des experts en prévention », explique Joël Chêne, responsable du CHSCT de l’entreprise.

Depuis 2009, la PME s’est engagée dans une démarche d’amélioration des conditions de travail dans cet atelier. Le CHSCT, accompagné par la Cramif (Île-de-France), le SIST BTP (service interentreprises de santé au travail) et l’OPPBTP, organisme conseil en prévention et sécurité au travail de la branche du BTP, a constitué un groupe de travail associant la direction et des salariés de l’atelier de fabrication de pieuvres électriques afin d’établir un diagnostic des risques de TMS.

Outre des visites dans l’atelier, la méthode s’est appuyée sur une vidéo de 20 minutes retraçant l’ensemble des tâches réalisées par les 14 opérateurs. Verdict : trop de gestes répétitifs, de contorsions et de manutentions en hauteur créant des tensions du dos, dans un espace étroit : « Avec le film, les problèmes sautaient aux yeux. Les ouvriers étaient par exemple obligés de grimper sur une table de montage pour remplacer les bobines de fils électriques. Certains magasiniers chargeaient trop haut les pieuvres dans les chariots, une pratique dangereuse et sollicitant beaucoup leur dos », relate Joël Chêne.

Sur la base de ce constat, la Snie a décidé d’investir dans de nouveaux équipements. En travaillant de près avec les ergonomes de la Cramif et les opérateurs, via une table de montage “témoin”. De 2010 à 2011, différentes améliorations ont été apportées : équipement en sièges ergonomiques pour les opérateurs (qui travaillaient debout), nouveau système d’approvisionnement des bobines à hauteur d’homme, achat de chariots roulants ouverts sur le devant… Le tout pour un montant de 70 000 euros, selon la direction.

Ménager son corps et sa santé

Si l’entreprise Snie n’a pas encore évalué les résultats de ces réaménagements sur les accidents du travail, avec l’intervention d’ergonomes mais aussi d’un ostéopathe, « les opérateurs ont pris conscience de la nécessité de ménager leur corps et leur santé », estime Joël Chêne. De son côté, la direction affirme vouloir généraliser la méthode : « Nous allons poursuivre cette démarche pour l’ensemble de nos activités, notamment le stockage et la livraison », affirme Laurent Crief. L’engagement figurera dans le projet d’accord sur la pénibilité au travail de la Snie, qui sera négocié cette année.

Auteur

  • L. C.