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Enquête

LA PRIME AU SÉRIEUX DES FEMMES

Enquête | publié le : 28.02.2012 | CHRISTIAN ROBISCHON

Dans cette PME de la plasturgie, 3 salariés sur 4 en production sont des femmes. L’employeur apprécie leurs qualités de concentration et de précision qu’il estime particulièrement bien adaptées à l’évolution de son organisation de travail.

Dans l’univers étiqueté plutôt masculin de la plasturgie, Unisto détonne. Cette PME haut-rhinoise compte une nette majorité de femmes dans le personnel de sa division production : elles sont 52 sur un total de 69, occupant pour l’essentiel des postes d’opératrices “de base”. Le basculement est intervenu il y a cinq à sept ans, lors d’une vague de recrutement destinée à compenser le départ simultané à la retraite de nombreux salariés… hommes.

La tendance se confirme depuis, au gré des embauches plus ponctuelles qu’Unisto continue d’opérer, toutes en CDI. Elle ne s’explique pas par une pénurie de candidatures masculines, comme on pourrait le penser compte tenu de la localisation de l’entreprise à Saint-Louis, dans un bassin de main-d’œuvre régulièrement aspirée par l’attractif travail frontalier en Suisse voisine. Les postulants hommes sont aussi nombreux, mais moins souvent retenus.

Daniel Grosskost, le directeur général, situe la raison dans la sphère comportementale : « Nous constatons que les garçons sont moins matures quand ils sortent tôt du système scolaire. Aux stades CAP, BEP, bac pro, les filles se montrent plus sérieuses, bûcheuses, rigoureuses. Au-delà, à partir du BTS, nous ne voyons plus de différence sur ce point. »

Cette observation, que le dirigeant s’interdit de généraliser, se confirme au stade de la période d’essai ou du contrat en alternance de deux ans qui précède souvent l’embauche définitive.

Conducteur d’îlot

Si l’on retient ce postulat, l’évolution des postes de travail chez Unisto va, en outre, dans un sens favorable aux femmes : « L’opérateur ne fabrique plus un bout de pièce plastique pour la passer au collègue suivant le long d’une chaîne. Il est devenu un conducteur d’îlot, il pilote en même temps plusieurs machines aux process différents. Ceci requiert de la précision, de la constance, de la concentration, de la méthode dans la façon de travailler », relate Daniel Grosskost. Certains postes un peu plus physiques ont été automatisés avec le temps, sachant que cette PME productrice de petites pièces n’a jamais eu de postes lourds, facteurs potentiels d’exclusion selon le sexe. Positive pour des jeunes femmes sorties d’école, l’intégration l’est aussi pour celles ayant connu une première expérience professionnelle ou une autre orientation initiale. Daniel Grosskost cite l’exemple de la reconversion réussie d’une opératrice qui avait poursuivi des études en comptabilité.

Peu de femmes cadres

Les femmes conservent la majorité sur l’ensemble de l’effectif : elles en constituent 60 %, soit 70 salariées sur 117. Ce pourcentage moyen se retrouve à quelques points près dans les services commerciaux et administratifs. Elles sont minoritaires au magasinage (un tiers) et aux expéditions (40 %) et on n’en compte aucune à l’outillage, à la maintenance ainsi qu’au bureau d’études. Peu de visages féminins se rencontrent chez les cadres (4 sur 20) et aucun dans le quatuor qui forme le comité de direction. Daniel Grosskost l’admet, il reste là une anomalie.

GROUPE UNISTO

• Activité : production de petites pièces plastiques de scellés de sécurité et de cachets pour bouteilles.

• Effectifs : 600 salariés. Site de Saint-Louis (Haut-Rhin) : 117 salariés.

• Chiffre d’affaires : non communiqué.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON