Les auditeurs de Radio France ont pu répondre à 76 questions sur le travail, son sens, son intérêt, ses difficultés, la recherche d’emploi, la retraite. Entre avril et septembre 2011, près de 5 000 personnes ont répondu et 3 000 ont laissé des commentaires circonstanciés sur leur expérience personnelle. Si l’enquête n’est pas représentative de la population française, puisque les CSP + et les femmes notamment y sont surreprésentées, elle est cependant riche d’enseignements pour les auteurs-chercheurs (Dominique Méda, sociologue, Patrick Légeron, psychiatre, et Yves Schwartz, philosophe) qui les commentent dans cet ouvrage.
On y découvre que, si la vie privée est primordiale pour 63 % des répondants, le travail reste une valeur forte et structurante pour une grande majorité : 55 % sont contents d’y aller et 46 % disent ne jamais s’y ennuyer. Pourtant, les exigences de rentabilité restent leur ennemi. Les salariés aimeraient bien davantage leur travail s’ils n’étaient pas sommés d’en faire toujours plus. Par ailleurs, les inquiétudes sont importantes concernant l’avenir : 61 % des répondants ne croient plus à l’ascenseur social. Un tableau en demi-teinte donc, mais qui vire franchement au noir sur le sujet de la confiance accordée aux politiques : une large majorité pensent que nos édiles sont impuissantes à faire baisser le chômage et à réduire les écarts de salaire ou encore à agir contre les délocalisations. Ils sont convaincus que les politiques ne peuvent rien sur l’amélioration des conditions de travail !
Quel travail voulons-nous ?
J. Krauze, D. Méda, P. Légeron, Y. Schwartz, Muzo, Les Arènes, 240 pages, 18,50 euros.
