E. C. : Quel est le principal enseignement de « Parcours VAE 2011 », étude sur les parcours de validation des acquis de l’expérience (VAE) financés par le Fongecif Île-de-France(1), que vous avez rendue publique le 22 février dernier ?

Patrick Frange : Nous constatons que la qualité de l’accompagnement est la clé du succès dans une démarche de VAE. En 2011, le Fongecif Île-de-France a engagé près de 1,2 million d’euros sur la VAE pour 910 bénéficiaires. 98 % d’entre eux ont été accompagnés tout au long de la démarche – réunions d’information, entretiens avec des professionnels de l’accompagnement, outils méthodologiques pour élaborer son projet… –, et 84 % en sont satisfaits.

E. C. : Par quels résultats cela se traduit-il ?

P. F. : 79 % des candidats sont allés jusqu’au bout de la démarche et ont vu leur dossier de validation examiné, et 77 % d’entre eux ont validé totalement leur VAE, alors que la moyenne nationale est de 66 %, selon la Dares. Par ailleurs, ce qui est particulièrement encourageant, c’est de constater que 23 % de ceux qui ont obtenu une validation totale se sont engagés dans une formation de niveau supérieur par la suite, et que 39 % envisagent de le faire.

E. C. : La VAE reste-t-elle malgré tout une démarche exigeante pour le postulant ?

P. F. : La VAE est en effet un dispositif ambitieux, qui exige un investissement personnel considérable des candidats. Le choix de la certification ou la constitution du dossier de présentation d’expérience sont des étapes difficiles, d’où l’intérêt d’un suivi professionnel. Il ressort ainsi de l’étude que, sur le seul choix de la certification, 4 salariés sur 10 ont besoin d’une aide ! Ceci s’explique certainement par le fait que la VAE reste un engagement strictement personnel . 69 % des candidats se sont informés auprès de sources non professionnelles : leur entourage personnel pour 35 % ou les médias pour 34 %; seuls 21 % ont fait appel à leur entreprise.

E. C. : Qu’est-ce qui motive ces postulants à la VAE ?

P. F. : Fondamentalement, un besoin de reconnaissance personnelle (85 %) et le désir de prouver sa capacité à obtenir un diplôme (74 %).