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UNE COUVERTURE SANTÉ POUR TOUS LES SALARIÉS DE DANONE

Pratiques | publié le : 07.02.2012 | SÉVERINE CHARON

À l’issue d’un audit mené en 2010 par les équipes RH locales, 8 pays ont commencé à déployer le programme Dan’Cares.

Dans le cadre de son programme intitulé Dan’Cares, Danone s’engage à offrir une couverture santé à tous ses salariés d’ici à 2013. Le groupe a couplé l’annonce de ce dispositif avec celle d’un accord mondial signé avec l’UITA (Union internationale des travailleurs de l’alimentation) portant sur la sécurité, les conditions de travail, le stress et la santé (lire Entreprise & Carrières n° 1066 et n° 1070). « Avec la sécurité au travail, Danone veut mettre en place une couverture santé pour l’ensemble de ses salariés : cela s’inscrit toujours dans une logique économique et sociale conforme à l’histoire du groupe », explique Pascal Desbourdes, directeur du développement des dirigeants de Danone. Il a « la conviction que ce programme, en permettant aux salariés de bénéficier d’une couverture, favorisera leur engagement. Dan’Cares doit aussi créer un avantage compétitif sur les marchés où le turn-over est parfois important ».

Les fondamentaux de la santé

Pour mener à bien ce programme, les équipes RH locales, coordonnées par un responsable groupe, ont commencé leurs travaux en 2010 par un état des lieux dans 15 pays et 56 filiales, soit 85 % des effectifs. « Dans une première phase, la situation de Danone et de ses différentes catégories de salariés a été comparée à celle des concurrents du même secteur et des autres grandes entreprises. Les pays où il y avait un “décrochage” ont été identifiés. La seconde phase de l’audit visait à apprécier qualitativement les programmes existants et leur pertinence. C’est à l’issue de cette revue que nous avons défini les fondamentaux de la santé qui devaient être à terme accessibles à tous les salariés du groupe », poursuit Pascal Desbourdes.

La couverture fondamentale porte sur les soins, l’hospitalisation et la maternité. Elle est évaluée selon 3 critères : le reste à charge pour les salariés, la qualité des soins et des équipements, l’accessibilité en termes de délais d’attente et d’éloignement.

60 000 salariés insuffisamment couverts

À l’issue de cet état des lieux, Danone a constaté que 60 000 salariés étaient insuffisamment couverts. Dès 2011, 8 pays ont commencé à déployer le programme. Les actions à mener diffèrent d’un État à l’autre, ne se résument pas à la mise en place d’une assurance santé et s’éloignent parfois des attributions habituelles d’un responsable RH. Ainsi, en Pologne, c’est la prise en charge hospitalière qui pose problème. Le responsable local a donc travaillé avec les partenaires sociaux et la médecine du travail pour identifier des hôpitaux avec lesquels passer des conventions d’accueil pour ses salariés.

Dans d’autres cas, comme en Chine ou au Mexique, Dan’Cares occasionne des dépenses liées à la mise en place d’une couverture sociale. En Chine, l’audit a notamment montré que les couvertures entre les filiales étaient hétérogènes et, surtout, que celle des salariés de l’activité “eau en bouteille” était insuffisante au regard des standards définis par Dan’Cares. Le surcoût, assumé localement, est étalé sur deux ans. « Nous souhaitons que chaque unité se rende compte du coût du programme et en mesure l’impact », confirme Pascal Desbourdes, qui ne souhaite pas communiquer sur les coûts du projet.

Une tradition de décentralisation

D’ailleurs, afin de laisser à chaque division son autonomie, Danone a choisi de ne pas mettre en place en même temps que Dan’Cares un programme de pooling d’assurances : cette mesure lui aurait certes permis de réaliser des économies en confiant toutes ses garanties santé au même réseau d’assureurs, mais l’aurait amené à imposer le choix d’un assureur à chaque filiale (lire Entreprise & Carrières n° 1060), en contradiction avec sa tradition de décentralisation.

Auteur

  • SÉVERINE CHARON