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GPEC ET PROFESSIONNALISATION DANS LES SERVICES À LA PERSONNE LANGUEDOCIENS

Pratiques | publié le : 07.02.2012 | S. D. F.

En Languedoc-Roussillon, une vingtaine d’entreprises de services à la personne ont adopté une démarche de GPEC. Objectif : qualifier le personnel et renforcer le management.

« Beaucoup d’entreprises de services à la personne sont jeunes et ont grossi très rapidement. Elles ont besoin d’être structurées et professionnalisées », observe Céline Delafoy, conseillère à l’Agefos PME Languedoc-Roussillon. C’est une fédération de sociétés de services à la personne, la Fedesap, qui a sollicité l’Agefos PME en 2009 pour expérimenter la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) dans ce secteur. Une première expérience a été lancée en Île-de-France, puis une seconde en Languedoc-Roussillon, en 2010. Au terme de ces démarches, l’objectif de la Fedesap est de développer une boîte à outils de parcours de formation adaptés aux besoins des entreprises.

Manque d’encadrement intermédiaire

Au regard des diagnostics effectués dans la vingtaine d’entreprises languedociennes décidées à adopter la GPEC, les besoins sont en effet considérables. « Le plus souvent, c’est le chef d’entreprise qui s’occupe de tout. Il manque un encadrement intermédiaire. L’autre enjeu, c’est de lutter contre le turn-over et de fidéliser le personnel », analyse Céline Delafoy.

La prise en charge de l’action par les financeurs publics (FSE, État et région Languedoc-Roussillon), à hauteur de 90 %, a facilité l’engagement des entreprises. Mais c’est aussi l’évolution rapide du marché qui a provoqué une prise de conscience. « L’exigence de qualité, posée par l’agrément* et la demande des ménages, augmente. Par ailleurs, bien gérer un personnel qualifié est une nécessité pour justifier une politique de services et une politique de prix », souligne Abdeltif Mezziouane, directeur de Cartesa, le cabinet de consultants lyonnais chargé de mettre en place la GPEC dans les entreprises. Chacune a bénéficié d’un accompagnement individuel d’une durée de cinq jours, au terme desquels elle disposait d’un projet stratégique et d’une palette d’outils RH.

L’intérêt majeur est d’avoir abouti à la création de fiches de compétences, véritables “référentiels métier” : auxiliaire de vie, assistante de vie, aide-ménagère, responsable de secteur, référent qualité, commercial, réunies dans une cartographie des emplois et des compétences. « Nous embauchons des gens de tous horizons, qui ne sont pas formés, qui sont là plus par nécessité que par vocation. Ces référentiels nous permettent d’anticiper et nous servent de grilles de recrutement et d’entretien. C’est aussi un outil pour définir le plan de formation », témoigne Rudy Roucayrol, directeur de Vitame 30 et délégué départemental de la Fedesap.

Catalogue d’actions collectives

Autre point fort de cette action : la formation en sort renforcée. Par exemple, Vitame 30 a engagé 16 salariées dans des VAE ou des périodes de professionnalisation pour leur permettre d’obtenir le titre d’assistante de vie aux familles. De même, l’Apef Béziers a envoyé 2 personnes en formation pour devenir responsables d’agence, des fonctions jusque-là assurées par le chef d’entrepri­se. En outre, de l’analyse des besoins de formation a émergé un catalogue d’actions collectives, établi par l’Agefos PME Languedoc-Roussillon, sur 14 thèmes ayant trait à la communication, au comportement, aux savoirs de base, à l’organisation et aux méthodes de travail, à la connaissance des publics, à la prévention des risques professionnels et aux pratiques RH.

Le coût pédagogique est couvert en totalité par le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels pour les formations sur les compétences clés (savoirs de base, communication…), et à 90 % par l’Agefos PME et l’État pour les autres.

* L’agrément est obligatoire pour fournir des services à des “publics fragiles” : enfants, personnes âgées, handicapés.

Auteur

  • S. D. F.