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Enquête

RENDRE VISIBLES LES COMPÉTENCES TECHNIQUES

Enquête | publié le : 17.01.2012 | E. S.

Pour valoriser l’excellence technique, le groupe CS propose depuis 2006 une filière de carrière pour ses spécialistes et experts comprenant 4 paliers de progression. Près de 200 ingénieurs de cette entreprise de taille intermédiaire s’y sont dirigés.

C’est en 2006 que le groupe CS, société d’ingénierie de 1 700 salariés en France, a défini une filière dédiée à l’expertise de ses ingénieurs. Une façon d’ouvrir d’autres perspectives d’évolution pour des salariés pointus mais pas forcément désireux de devenir managers de projet ou opérationnels, voies traditionnelles dans les sociétés d’ingénierie. « Certains ingénieurs souhaitaient se consacrer à leur domaine d’excellence. Nous voulions permettre aux bons spécialistes de se réaliser en progressant tout au long d’un parcours déterminé », explique Nolwenn Clero-Pautut, la DRH.

L’entrée dans la filière se fait après deux ou trois ans d’expérience. Un ingénieur peut alors être reconnu – par ses responsables hiérarchiques – “spécialiste” de niveau 1, et “spécialiste confirmé” (niveau 2) s’il est un peu plus expérimenté. Outre la compétence technique du candidat, c’est « la curiosité, l’envie de relever des challenges » qui fait la différence, précise Agusti Canals, l’animateur de la filière. Le passage aux niveaux 3 (expert) et 4 (expert international) marque une rupture plus grande : pour y prétendre, le spécialiste confirmé devra soutenir devant un jury un mémoire démontrant le caractère stratégique pour le groupe de la technique qu’il maîtrise.

Offrir une visibilité transverse

La filière expert est donc relativement ouverte à tous ceux qui souhaitent y entrer. C’est le cas de Sylvain Marty, spécialiste des projets Web, qui y voit l’opportunité de faire partager et de valoriser son savoir-faire. Pour Alexis Lenoir, expert de niveau 3 en architecture systèmes, la structuration d’une filière présente l’avantage d’offrir une « visibilité transverse, à la fois de l’expert sur les différents projets de l’entreprise, mais aussi des divisions du groupe sur les compétences existantes. La maîtrise d’un domaine technique n’est pas seulement reconnue par le bouche-à-oreille au niveau d’une division ou d’une zone géographique : pour un projet grenoblois dans le domaine de l’énergie, on pourra faire appel à un expert toulousain de la division espace ».

Un vrai choix de carrière

Grâce à la mise en place du parcours d’expertise, les bons techniciens ne bénéficient plus seulement d’une reconnaissance, ils peuvent en plus « faire un vrai choix de carrière », résume Agusti Canals. Ce qui passe également par la mise en place d’une grille salariale garantissant une évolution « au moins équivalente à celle des managers », ajoute Stéphanie Esnault, chargée du développement RH. De fait, la rémunération d’un expert peut dépasser celle d’un chef de département. Les spécialistes gardent toutefois des possibilités diverses dans la construction de leur avenir. Si Alexis Lenoir a progressé dans le parcours d’expert pour « rester dans la technique » et ne pas devenir chef de projet, Sylvain Marty envisage de s’orienter à terme vers ce type de fonction, plus proche du management opérationnel et menant vers des postes de direction. Des passerelles (dans les deux sens) sont en effet possibles entre les managers de projet de niveau 1 (sur 5 paliers de progression) et les spécialistes de niveau 2.

Au total, 13 % des effectifs d’ingénieurs, soit près de 200 personnes, dont 50 aux niveaux 3 et 4, sont engagés dans cette voie. Les trois quarts ont suivi le cursus de formation associé à ce parcours, axé sur le savoir-être et la communication.

Diffusions des connaissances

Outre leurs missions opérationnelles (intervention dans des projets, des appels d’offres…) et la participation à la réflexion des pôles technologiques, ces derniers doivent organiser la diffusion de leurs connaissances via des retours d’expériences, travailler en réseau avec les commerciaux, etc. « Cela fait partie de leurs devoirs, formalisés dans une charte, qui comprend aussi leurs droits, décrit Agusti Canals. CS s’engage à leur assurer un suivi spécifique, à leur permettre de participer à des formations et à des colloques, à promouvoir leurs compétences en interne. » Une journée sur l’expertise est notamment organisée tous les ans.

Une façon aussi de rappeler en interne la spécificité de ces salariés. Car au quotidien, il n’est pas toujours évident pour un directeur de division de “prêter” un de ses experts à une autre BU, « il faut savoir négocier pour participer à des colloques ou intervenir sur des projets hors de sa division d’appartenance ». Et c’est une compétence à part entière.

GROUPE CS COMMUNICATION ET SYSTÈMES

• Activité : SSII et intégrateur de systèmes critiques.

• Effectifs : 1 700 salariés en France, 2 000 dans le monde.

• Chiffre d’affaires : 200 millions d’euros.

Auteur

  • E. S.