« C’est aux 280 000 collaborateurs fonctionnaires, salariés ou anciens collaborateurs détenteurs d’un plan d’épargne groupe » que va s’adresser le futur plan d’actionnariat salarié de La Poste, précise une source proche de la direction. À terme, les postiers devraient pouvoir détenir 2 % du capital, « voire plus ». C’était l’un des objectifs affichés pour justifier la transformation en mars 2010 de La Poste en société anonyme à capitaux publics avec, comme actionnaires, l’État et la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Encore en préparation, le plan se fera sous la forme d’une augmentation de capital réservée aux collaborateurs. Il sera adopté par le conseil d’administration du 8 mars, après la validation des résultats 2011 du groupe. C’est à ce moment-là que seront définis le prix et le nombre des actions mises en vente avant l’été.

L’objectif du Pdg, Jean-Paul Bailly, est de convaincre au moins 150 000 postiers, soit la moitié de la cible, d’acheter des actions de leur entreprise. Pour ce faire, le prix de l’action, fixé à 6 euros au moment de l’entrée dans le capital de la CDC, bénéficiera d’une décote. De plus, un abondement sera proposé à ceux qui investissent. La Poste a provisionné 100 millions d’euros pour le financer ainsi que toutes les démarches légales et promotionnelles.

Les syndicats de La Poste sont dubitatifs, voire carrément hostiles. La CGT milite activement contre. « Il vaudrait mieux utiliser les 100 millions d’euros pour verser une prime de 355 euros en 2012, commente Bernard Dupin, administrateur CGT. Ce plan va augmenter la part aléatoire des rémunérations, brider les salaires et transférer sur les salariés une partie du risque propre aux investisseurs. » Ils doutent aussi que les postiers puissent acheter massivement ces actions, vu leur faible pouvoir d’achat. « Il ne devrait guère s’améliorer en 2012, ajoute Bernard Dupin. La direction a annoncé une hausse de 1,5 % des salaires en début de NAO. »