logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

DES SENIORS TUTEURS EN RENFORT POUR LES JEUNES ALTERNANTS

Pratiques | publié le : 22.11.2011 | LAURENT POILLOT

L’Association CTES a reçu le triple soutien de la CCI de Bordeaux, de la région Aquitaine et d’Agefos-PME pour développer des interventions de tutorat externalisé auprès de jeunes salariés. Issue de la loi de 2009 sur la formation, cette forme de tutorat reste peu utilisé.

Elle fonde tous ses espoirs de rebond sur son association, Conseil tuteur externe senior (CTES). Ancienne cadre commerciale d’Orange remerciée il y a deux ans, Natacha Danilov a lancé quasiment seule, en avril 2010, le premier organisme de tutorat externalisé pour les PME d’Aquitaine, depuis la loi sur la formation du 24 novembre 2009. CTES n’a démarré qu’en septembre 2011 son offre d’accompagnement de jeunes en contrat de professionnalisation. L’apprentissage du métier n’entre pas dans son champ de compétences, seulement la résolution de problèmes de logement, de transport, de santé ou de confiance en soi des jeunes en contrat de professionnalisation.

Consultant-formateur

Les dix tuteurs externes qu’elle a recrutés ne sont pas salariés de CTES. Ce sont des autoentrepreneurs ou des utilisateurs de sociétés de portage salarial qu’un conseiller de Pôle emploi lui a recommandés. Tous âgés de plus de 45 ans. Leur profil : quinze années d’expérience, des prédispositions à la formation et une forte sensibilité aux outils technologiques. Elle les a formés, forte d’un CQP de consultant formateur au Cesi (niveau II) qui a scellé sa reconversion.

CTES fournit un complément d’activité à ses recrues, qui proviennent de tous secteurs. Durant quinze à vingt heures par mois, les tuteurs vont remédier à des problèmes personnels vis-à-vis desquels les entreprises sont démunies. Natacha Danilov piaffe d’impatience : « Les entreprises ont des difficultés à retenir leurs jeunes en professionnalisation, mais, paradoxalement, elles hésitent à recourir au tutorat externe, soupire-t-elle. Rien que dans le secteur de l’hôtellerie, le taux des ruptures avoisine les 50 %. » Elle a d’ailleurs invité le syndicat de l’hôtellerie-retauration, l’Umih, à participer à son jury d’évaluation des tuteurs.

Les autres membres sont aussi ses premiers appuis. On y retrouve la région, qui lui a attribué une enveloppe de 60 000 euros pour former les tuteurs. Dix de ces tuteurs sont opérationnels, 6 poursuivent leur formation. À savoir : 140 heures théoriques (sur la réglementation de la formation, l’environnement de l’insertion, la gestion des situations difficiles…) et autant de temps en investigation, pour cerner les besoins des employeurs.

Un autre soutien de CTES est le centre de formation de la CCI de Bordeaux. Il héberge sa plate-forme de travail collaboratif, destinée aux tuteurs, pour intervenir à distance sur les sollicitations des jeunes.

Et enfin, Agefos-PME Aquitaine, qui a accepté de promouvoir le dispositif auprès de ses adhérents : « Nous prenons en charge cet accompagnement à hauteur de 345 euros par mois durant six mois maximum, indique Jean-Louis Maurin, directeur régional de l’Opca. C’est un outil complémentaire à celui, déjà davantage pratiqué, du tutorat interne. » Les premières expériences doivent démarrer dans les prochaines semaines.

Auteur

  • LAURENT POILLOT