Pôle emploi n’a plus le monopole du dépôt des annonces, mais il n’existe aucune cohérence ni efficacité des coopérations entre les différents organismes de placement. Fort de cet argument et du leadership des agences d’intérim qu’il revendique dans le placement des publics en difficulté, François Davy, ex-président du groupe Adecco France et aujourd’hui président du comité pour l’emploi du Medef, en appelle à un travail concerté entre les différents acteurs. Selon lui, cela permettrait de proposer une offre plus lisible aux demandeurs d’emploi et surtout de rogner sur les 10 % d’offres non satisfaites à ce jour malgré un taux de chômage élevé. Il n’en attend rien moins que la création de 500 000 postes. Cela pourrait également abaisser le coût du placement. Pour passer de l’angoisse de l’emploi et du mal-être au travail, qui caractérisent notre société, à une société heureuse au travail, il propose d’améliorer le suivi dans l’emploi au cours des premiers mois d’insertion et de prendre au sérieux le principe de formation tout au long de la vie. Ces mesures donneraient tout son sens à la mobilité, dont l’entreprise vante les vertus, sans nuire aux salariés qu’elles prémuniraient à la fois contre le chômage de longue durée et contre des conditions d’emploi insatisfaisantes. Le grand principe que l’auteur retient de son expérience dans l’intérim est qu’il vaut mieux placer un demandeur d’emploi que l’assister. Cela revient moins cher et cela permet aussi de développer l’employabilité.

Une Société heureuse au travail

François Davy, Nouveaux Débats Publics, 240 pages, 18 euros.