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« Il faut s’attendre à des destructions d’emplois dans les mois à venir »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 22.11.2011 | ÉLODIE SARFATI

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« Il faut s’attendre à des destructions d’emplois dans les mois à venir »

Crédit photo ÉLODIE SARFATI

E & C : Les chiffres de l’Insee publiés le 15 novembre montrent que les créations d’emploi ont été quasi nulles au 3e trimestre*, après plus d’un an de hausse. Ce chiffre vous surprend-il ?

E. H. : Non, ce sont plutôt les niveaux de créations d’emploi des trimestres précédents qui étaient surprenants. Car, pendant la crise, 500 000 emplois ont été détruits. Or, compte tenu de la baisse de l’activité, on aurait pu en compter 250 000 de plus. Cette rétention de la main-d’œuvre pendant la crise s’est traduite par une dégradation de la productivité, il fallait donc s’attendre à ce que la croissance soit moins riche en emplois, puisque les entreprises en ont profité pour absorber leurs sureffectifs et refaire leurs marges. C’est pour cela qu’avec une croissance de 0,4 % au 3e trimestre, on enregistre 0 % de créations d’emploi.

E & C : Faut-il alors interpréter ce chiffre, et notamment le repli de l’emploi intérimaire avec un recul de 3,3 %, comme les prémices d’une dégradation du marché du travail ?

E. H. : L’année 2011 sera globalement créatrice d’emplois, mais la dynamique n’est pas bonne. Il faut sans doute s’attendre à des destructions d’emploi dans les mois à venir – nous en prévoyons environ 30 000 pour 2012 –, parce que les perspectives de croissance risquent d’être révisées à la baisse, et que les entreprises ne peuvent pas rester avec des marges détériorées. L’ajustement se fera par une diminution des embauches. Du coup, une nouvelle vague de chômage va démarrer, alors que le nombre de demandeurs d’emploi s’était stabilisé à un niveau élevé.

Or les amortisseurs sociaux qui ont permis de contenir la pauvreté depuis 2009 produisent des effets sur de courtes durées et ne suffiront plus. Pour contenir la hausse des chiffres du chômage, on risque de recourir à des mécanismes artificiels, comme la création massive de contrats de 7 heures pour les bénéficiaires du RSA, qui ne coûtent pas cher, et qui permettront de faire baisser le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A.

* 7 400 postes créés, estimation provisoire.

Auteur

  • ÉLODIE SARFATI