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« Les salariés sont plus souvent évalués dans les entreprises qui changent d’organisation »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 27.09.2011 | AURORE DOHY

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« Les salariés sont plus souvent évalués dans les entreprises qui changent d’organisation »

Crédit photo AURORE DOHY

E & C : Le CAS a publié, le 21 septembre, une note d’analyse* sur les entretiens individuels d’évaluation (EIE). Pourquoi ce thème ?

V. C. : En France, 77 % des entreprises privées et 54 % des salariés sont concernés par les EIE. La fixation des rémunérations individuelles et la reconnaissance du travail reposent sur ces évaluations. Or cet outil de gestion fait l’objet de nombreuses critiques concernant ses effets sur le bien-être des salariés. Par ailleurs, plusieurs décisions de la Cour de cassation établissent sans ambiguïté le lien entre l’EIE et la santé psychique.

E & C : Quelles sont vos principales conclusions ?

V. C. : Sur le plan de la rémunération et de la reconnaissance du travail, il est clair que les salariés évalués s’estiment plus satisfaits que les “non-évalués”. Par ailleurs, notre enquête démontre que le stress ne provient pas de l’entretien lui-même mais de certaines caractéristiques organisationnelles des entreprises qui le mettent en œuvre. Les salariés sont en effet plus souvent évalués dans les entreprises qui connaissent des changements organisationnels propices au stress. Et pour cause : ces changements eux-mêmes sont un important facteur de mise en place d’EIE !

E & C : Ce constat plutôt positif ne vous empêche pas de faire quelques propositions…

V. C. : En effet, si 90 % des salariés trouvent que les critères sont précis et mesurables, il demeure des cas où des personnes peuvent être discriminées ou évaluées sur la base de critères imprécis ou biaisés. Le dispositif est donc perfectible, sans compter les risques de contentieux. Nous recommandons donc de veiller, s’il y a lieu, à ce que les critères comportementaux utilisés soient absolument liés avec l’activité professionnelle et de clarifier la procédure de consultation des IRP – sans pour autant l’imposer.

La création d’une certification portant sur l’EIE lui-même mérite également d’être soulevée. Enfin, il semble indispensable de former les managers de proximité à la conduite des entretiens et de mettre en place des procédures d’appel pour les salariés, comme c’est le cas par exemple au Canada.

Note d’analyse n° 239 : “Pratiques de gestion des ressources humaines et bien-être au travail : le cas des entretiens individuels d’évaluation en France”.

Auteur

  • AURORE DOHY