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LES BONS PLANS D’ADIA POUR L’EMPLOI DES JEUNES

Pratiques | publié le : 14.06.2011 | LAURENT POILLOT

Un intérimaire d’Adia sur deux est âgé de moins de 25 ans. L’enseigne de travail temporaire s’est fixé quatre objectifs pour lever les freins à l’insertion de ce public.

Place aux jeunes ! Depuis janvier, Adia affiche son intention de réaliser cette année plus de 100 000 placements d’intérimaires de moins de 25 ans (un intérimaire sur deux) auprès de ses clients. C’est pratiquement son volume annuel d’avant-crise, cependant, le contexte est devenu sensible : d’après le Centre d’analyse stratégique (CAS), les jeunes ont été lourdement touchés par la crise, avec un taux de chômage près de trois fois supérieur à celui des adultes à l’issue de cette période.

Le programme de l’entreprise de travail temporaire tient en quatre volets. Avant l’entrée dans la vie active, Adia engage ses agences à aller à la rencontre de 15 000 jeunes sur leur lieu de formation (pour l’essentiel des lycées techniques). « Nous proposons des ateliers de recherche d’emploi, de décryptage des codes de la vie en entreprise, de compréhension des étapes d’un recrutement. Nous leur proposons aussi de s’exercer aux tests que nous pratiquons », détaille Patrick Carret, le responsable candidats d’Adia. Fin avril, 1 100 jeunes avaient été approchés.

Deuxième volet : l’alternance. Adia s’est engagé à accueillir 100 jeunes dans ses équipes permanentes (1 400 salariés) en 2011, dans l’optique de détecter de futurs recruteurs et commerciaux. Plus de la moitié de l’objectif est d’ores et déjà atteint, avec 56 contrats réalisés.

Mais Adia veut aussi s’attaquer aux représentations que véhicule la jeune génération, à savoir : les manques supposés de motivation, de disponibilité et de sens de l’initiative, conjugués à une insuffisance du niveau de compétences… Autant de critiques émises par les dirigeants de PME-PMI dans un sondage commandé par Adia à l’Ifop à l’automne 2010.

Convaincre les PME-PMI

Pour lever ces freins, Adia va proposer un “coaching” à un millier de PME-PMI : « Certaines ont des difficultés de sourcing, d’autres d’intégration ou de conflits intergénérationnels. Nous posons un diagnostic et recommandons des actions appropriées. » Exemples : un événement dans un lieu neutre, permettant de faire tomber le tabou des codes vestimentaires, ou bien une journée portes ouvertes, durant laquelle Adia sert d’intermédiaire entre la direction (générale ou d’usine) et de jeunes candidats qui viennent observer des situations de travail. Adia a pris l’habitude de proposer ce type d’initiative pour favoriser l’emploi des travailleurs handicapés, notamment auprès de grandes enseignes comme Kiabi et Fnac Eveil & Jeux. Dans les faits, ces actions gratuites sont surtout proposées aux entreprises susceptibles d’accueillir plusieurs jeunes par an. Enfin, dernier axe du plan d’actions : l’insertion, cette année, de 1 000 jeunes éloignés de l’emploi. Il s’agit d’inciter les salariés d’Adia à leur procurer une mission, un CDD ou un CDI, en se rapprochant des missions locales et des écoles de la deuxième chance. Cet objectif pourrait être prochainement porté à 1 400, soit autant de jeunes à “parrainer” que de salariés permanents. Il s’inspire de pratiques existantes, comme celle de l’agence BTP de Nantes, qui travaille en partenariat avec la mission locale pour proposer des missions à des jeunes peu qualifiés, afin d’aider les PME à répondre aux clauses sociales des appels d’offre de l’agglomération.

Un suivi régulier

« Nous devons retrouver notre fibre militante », insiste Patrick Carret. A la CFE-CGC, on rappelle que la suppression de 25 % des emplois permanents a laissé des traces. Toutefois, son délégué syndical central, Bruno Marcenac, voit dans ce plan l’occasion de « redonner du sens à notre engagement : nous exerçons un suivi régulier, chaque mois, de tous nos objectifs », affirme cet adjoint au directeur régional d’Aquitaine, qui y voit « bien plus qu’un simple affichage ».

Auteur

  • LAURENT POILLOT