Pour qu’une politique de mixité produise ses effets, encore faut-il que les femmes répondent à l’appel. Certains domaines ont bien du mal à les séduire. C’est le cas du secteur automobile, qui a vu se créer, en 2008, les Elles de l’auto, un réseau engagé dans la promotion et l’accès des femmes au sein de ces métiers largement trustés par les hommes.

L’un des objectifs d’InterElles – et non des moindres – est également d’attirer des candidates à l’embauche et de maintenir leur intérêt pour les métiers scientifiques et techniques. « La désaffection des jeunes filles pour ces filières est actuellement notre plus gros souci, convient Nathalie Lecoq, du Cercle InterElles. Car si nous ne les captons pas à 20-25 ans, nous ne les aurons pas plus tard ! » Susciter des vocations est du reste l’unique mission que s’est donnée l’association Elles bougent. Une gageure lorsqu’il s’agit de féminiser les métiers d’ingénieurs et de techniciens dans l’automobile, l’aéronautique, le spatial ou encore l’énergie. Et que « les filières d’ingénieur en sciences dures n’attirent péniblement que 10 % à 15 % de filles », constate Marie-Sophie Pawlak, présidente de l’association et directrice des relations industrielles et internationales de Supméca (Institut supérieur de mécanique de Paris).

Fondée en 2005, l’association, qui regroupe des entreprises et des écoles, intervient donc bien en amont du recrutement. Son arme : quelque 500 marraines volontaires – femmes ingénieures ou étudiantes en fin de cursus. Mises à disposition par les établissements partenaires, elles présentent les possibilités de carrière et guident les lycéennes et étudiantes dans leur choix d’orientation lors de rencontres organisées à tour de rôle par les entreprises.