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LA PROTECTION SOCIALE REVUE ET CORRIGEE

Dossier | publié le : 14.06.2011 | HÉLÈNE TRUFFAUT

La SSII a rééquilibré ses régimes de santé et de prévoyance et économisé sur les frais de gestion. Elle cherche aujourd’hui à rationaliser les dépenses de santé.

Pour les 5 800 salariés de Steria France, le remplacement du régime de protection sociale complémentaire opéré au 1er janvier 2010 a, jusqu’ici, été financièrement indolore, avec un taux de cotisation garanti pendant deux ans. Mieux : les collaborateurs de la SSII bénéficient, depuis lors, du remboursement de consultations plus “exotiques”.

Après une vingtaine d’années passées avec les mêmes prestataires (les AGF et le courtier Ascore), il était temps, pour l’entreprise, de remettre son système à plat. D’autant que celui-ci accusait un sérieux déséquilibre entre le régime de santé – déficitaire – et celui de la prévoyance, au contraire excédentaire.

Des coûts en ligne avec le marché

Selon Hocine Chemlal, délégué syndical central CGT, « les cotisations des salariés avaient déjà failli augmenter il y a quelques années, provoquant des remous qui avaient finalement fait reculer la direction ». Mais la pression de l’assureur ne s’était pas relâchée. « En 2009, nous avons lancé avec la DRH et la direction des achats un appel d’offres pour obtenir des coûts d’assurance et de gestion en ligne avec le marché et moderniser le régime de santé en proposant d’autres garanties, expose Pierre Vezant, responsable des rémunérations et avantages sociaux à la DRH de Steria France. Dès le départ, nous avons associé les élus à cette démarche dans le cadre de la commission santé du comité central d’établissement », souligne-t-il.

Quatre offres avaient été présélectionnées, l’entreprise ayant finalement retenu celle du courtier Théorème, associant la plate-forme de gestion Génération et Groupama Gan. Au grand dam de la CGT, qui regrette ce choix d’un assureur privé au détriment d’une institution de prévoyance ou d’une mutuelle. Et qui aurait souhaité une négociation menée avec les organisations syndicales.

De fait, le nouveau régime a été mis en œuvre par décision unilatérale. Un contrat qui a permis à Steria de réduire la dépense sur le volet prévoyance, en gardant un tarif constant (voire en très légère baisse) sur la santé pour un montant des cotisations équivalant à 2,1 % de la masse salariale : « Il n’était pas question de tout bousculer, mais simplement de procéder à un rééquilibrage, commente Pierre Vezant. Nous sommes restés sur des prestations haut de gamme en santé, en y ajoutant de la médecine douce : ostéopathie, chiropractie, acupuncture, homéopathie, diététique, étiopathie… Et même, substituts nicotiniques. » Autre nouveauté pour les salariés : la possibilité de recourir au réseau d’opticiens partenaires de Génération, avec, à la clé, une réduction de la facture sur les verres.

Mais pour la SSII, l’économie a surtout été réalisée sur les frais de gestion, avec une baisse globale de 4 points par rapport à la situation antérieure. Un résultat satisfaisant pour Pierre Vezant, qui, un an et demi après la mise en place du nouveau régime, reste cependant préoccupé par la tendance inflationniste des dépenses de santé, optique en tête. Cette année, l’entreprise a d’ailleurs commencé à encadrer ce type de prestations en les différenciant : corrections faibles, moyennes ou fortes ; montures pour adultes ou pour enfants.

« Éviter le carcan »

« Nous souhaitions éviter le carcan et nous n’imposons donc pas le réseau d’opticiens de notre gestionnaire. Mais, au vu de l’accroissement des frais dans ce domaine, cela pourrait être une prochaine étape », estime le responsable qui, dans le cadre de la commission santé, réfléchit à d’autres moyens de contrôle et de maîtrise des dépenses. Autre piste évoquée : l’abandon de l’affiliation systématique du conjoint pouvant bénéficier d’une autre complémentaire.

« Nous ne voulons pas de mesures drastiques mais logiques, et nous continuons d’avancer dans ce sens avec les représentants du personnel », assure Pierre Vezant. Reste à savoir quelle position adoptera l’assureur en 2012. Pour sa part, Hocine Chemlal s’attend à une augmentation des cotisations et/ou une baisse des garanties.

STERIA

• Activité : SSII.

• Effectifs : 5 800 collaborateurs en France (19 300 dans le monde).

• Chiffre d’affaires 2010 : 1,7 milliard d’euros.

Auteur

  • HÉLÈNE TRUFFAUT