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CHASSE AU GASPI SUR L’OPTIQUE

Dossier | publié le : 14.06.2011 | V. L.

L’école de management Escem, née de la fusion de l’école de Poitiers et de celle de Tours, a opté pour le « filtre optique », afin de contenir le dérapage de son contrat frais de santé, lié au poste optique.

En 2007, la mutuelle MCCI (Mutuelle des chambres de commerce et de l’industrie) a signalé au DRH de l’Escem de l’époque, Bernard Chauchereau – aujourd’hui directeur délégué de l’Institut des nouvelles pratiques managériales de l’école –, « un dérapage sur le poste optique du contrat de l’école, qui représente 30 % des prestations totales, avec une croissance annuelle d’environ 12 % », affirme-t-il. Autre indication fournie par la MCCI : 20 % des adhérents consommaient 60 % des dépenses de ce poste.

« Nous savions que les salariés et les partenaires sociaux n’allaient pas vouloir modifier à la baisse les prestations dont ils bénéficiaient, d’autant que la moyenne d’âge est de 42 ans et que les salariés passent beaucoup de temps sur des documents écrits, sur papier ou sur écran », signale Bernard Chauchereau. L’école emploie 230 salariés, et la mutuelle couvre également 300 ayants droit, dont beaucoup d’enfants équipés en optique. Le budget de couverture mutuelle frais de santé s’élève à 170 000 euros, dont la moitié est à la charge de l’employeur.

Maîtriser les coûts

Il s’agissait donc pour l’Escem et la MCCI de maîtriser et de réduire les coûts des remboursements sans majorer les cotisations, tout en maintenant des garanties en frais réels sur les verres. « Le filtre optique proposé par l’opérateur de tiers payant Viamedis a été la solution trouvée par notre mutuelle, qui nous a proposé d’être pilote de ce système avec elle », explique Bernard Chauchereau.

Analyse des prestations

Cet outil permet de faire l’analyse des prestations de l’opticien en examinant les caractéristiques des verres remboursés. Il vise à supprimer les abus et les surfacturations tout en préservant la liberté de choix par l’adhérent de son opticien. « Il a fallu faire de la pédagogie en interne et faire admettre que l’on ne couvrirait plus de déports de facturation par l’opticien d’une partie du coût de la monture ou des lentilles sur les verres », rapporte l’ancien DRH. Martine Gelugne, déléguée Escem de la MCCI (correspondante des adhérents), estime que « le système fonctionne très bien » et que les salariés ont pu conserver un « bon contrat ».

De fait, le filtre optique a été efficace et techniquement simple à mettre en place : il y a eu un effondrement de la consommation sur l’optique et une quasi-disparition des fortes consommations « anormales ».

Au final, le prix moyen du verre a baissé de 5 % à 10 %, car il n’est plus possible de facturer des prestations annexes aux verres lorsque le produit comporte déjà ces prestations ! Exemple : un abus bien connu des opticiens consiste à facturer un traitement de la surface du verre, déjà inclus. « À l’avenir, nous aimerions étendre cette démarche aux soins dentaires », ajoute Bernard Chauchereau.

ESCEM

• Activité : enseignement.

• Effectif : 230 salariés.

• Budget 2011 : 25 millions d’euros.

Auteur

  • V. L.