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CONTINENTAL AUTOMOTIVE OUVRE LA ROUTE DES SERVICES PARTAGÉS À SON GROUPE

Pratiques | publié le : 03.05.2011 | JOSÉ GARCIA LOPEZ

L’équipementier automobile, filiale du fabricant de pneus, mutualise les fonctions paye, administration du personnel et gestion des temps pour toutes ses entités. Une expérience concluante, sur laquelle l’ensemble du groupe va s’appuyer pour généraliser les centres de services partagés (CSP) RH.

Pour le CSP de Continental Automotive France, ça roule : « Notre CSP compte quatre gestionnaires de paye pour 3 200 salariés. Ce ratio [un opérateur pour 800 employés] est plus favorable que celui affiché par des spécialistes de l’externalisation totale de la paye, un pour 450 en moyenne », se félicite Jean-Michel Soler, responsable share services RH de la division du groupe Continental spécialisée dans la fabrication d’électronique pour automobile.

Un changement culturel sur le long terme

La mise en place des services mutualisés – paye, administration du personnel, gestion des temps – pour les trois entités juridiques de Continental Automotive réparties sur 7 établissements, a représenté un « grand changement pour les équipes concernées », reconnaît le patron du CSP, qui établit un premier constat : « Il ne faut pas être pressé d’obtenir un résultat optimal avec un CSP : c’est un changement culturel sur le long terme, qui doit être mené étape par étape. Outre la modernisation de nos outils et la montée en compétences des collaborateurs, le plus important a été d’inculquer la notion de service avec une plus grande orientation client. »

Au lancement du projet, en 2008, il s’agissait aussi pour le responsable d’harmoniser les outils et les moyens pour améliorer le service rendu grâce à la mise en place de processus formalisés. « Nous avons tenu compte des spécificités réglementaires des entités lors de la mise en place du CSP », note Jean-Michel Soler.

Professionnalisation des équipes de paie

Première étape : la mise en place d’un système de paye commun, le progiciel Pléiades de Sopra, déjà utilisé depuis plus de dix ans sur le site principal de l’entreprise. Les équipes de paye ont ensuite été regroupées, sans casse sociale. Et professionnalisées. Auparavant, le service était en effet organisé par spécialités. Aujourd’hui, chaque employé du CSP est devenu polyvalent et dispose d’un niveau d’expertise nettement plus élevé que celui d’un opérateur de saisie. « Nous sommes passés d’une fonction purement administrative à un rôle plus stratégique dans l’organisation », indique le responsable. En témoigne également la création au sein du centre de services d’un poste de contrôleur de gestion sociale, chargé du pilotage de la masse salariale.

« La paye doit rester un métier de proximité, insiste cependant Jean-Michel Soler. Afin de préserver le lien avec le salarié. » Autant dire qu’il se positionne en « farouche opposant » d’une externalisation totale de la fonction. Motif ? « Les filiales du groupe qui ont totalement externalisé leur prestation ont les coûts au bulletin les plus élevés », glisse-t-il.

Préserver les spécificités propres à chaque secteur

Les économies réalisées grâce aux services partagés en France ont ainsi attiré l’attention de la maison mère allemande. Alors que de l’autre côté du Rhin le coût moyen du bulletin s’établit autour de 29 euros, il a été abaissé à quelque 23 euros dans l’Hexagone. Le siège envisage donc de généraliser les CSP RH à l’ensemble de ses filiales à l’étranger.

En attendant, les services partagés devraient être aussi étendus aux entités du groupe en France, et notamment à la division pneus. « Il y aura une gouvernance commune du CSP, mais nous conserverons deux front offices, afin de préserver les spécificités et la culture d’entreprise propre à chaque secteur d’activité », précise Jean-Michel Soler.

Auteur

  • JOSÉ GARCIA LOPEZ