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ALCATEL-LUCENT MET EN ŒUVRE SON PLAN SENIORS AVEC L’APEC

Pratiques | publié le : 03.05.2011 | J. G. L.

Les RH de l’équipementier sont épaulées sur la question des seniors par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Sa légitimité doit renforcer l’objectivité des entretiens de mi-carrière et faciliter la diffusion d’une “nouvelle culture”.

Les entretiens de mi-carrière débutent chez Alcatel-Lucent, conformément à son plan seniors signé fin 2009. Particularité : ils sont menés par des conseillers de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). « Les salariés bénéficient ainsi d’une vision objective de leur situation professionnelle », commente Didier Baichère, le DRH du groupe.

Un accompagnement inscrit dans la durée

L’allongement des carrières constitue « un enjeu vital » pour le groupe, alors que 50 % des 10 000 salariés ont plus de 50 ans. L’Apec a été choisie pour son expertise sur la mobilité et sa capacité à couvrir une vaste zone géographique correspondant à l’implantation du groupe. « Cet accompagnement doit être le fil conducteur de la carrière du salarié, à moyen et long termes. Il s’inscrit dans la durée, à la différence d’une démarche d’outplacement ou de coaching », rappelle le DRH. A travers ce partenariat, il s’agit d’inscrire la mobilité interne et externe des salariés dans une logique de « parcours professionnel ». L’Apec ne se substitue pas pour autant au travail des responsables RH de proximité. Elle n’élabore pas à leur place le projet professionnel et limite son intervention à la réflexion sur le positionnement des carrières et l’ébauche de plans d’action. Lesquels sont ensuite discutés entre RRH et managers qui les mettent eux-mêmes en œuvre.

L’organisme de placement coanime par ailleurs des sessions de sensibilisation dans les quinze sites du groupe. Objectif : changer l’image stéréotypée des seniors dans l’entreprise. Plus de 1 000 collaborateurs ont déjà assisté à ces réunions, qui abordent aussi le thème du mentorat. Destiné à faciliter le partage des connaissances et à diffuser les bonnes pratiques, ce dispositif vient d’être engagé. Les mentors, experts au sens large, se voient confier des domaines de compétences aussi variés que le développement informatique ou la gestion des carrières, qui pourront mobiliser « jusqu’à 20 % de leur temps », précise le DRH. Avec une petite dizaine de volontaires, le mentorat décolle lentement : « Nous ne cherchons pas à faire du volume. Nous allons prendre le temps d’installer ce dispositif », plaide Didier Baichère.

Mobilité externe

L’adhésion des salariés aux mesures du plan seniors sera essentielle pour la réussite du projet. Car, si le groupe ne pratique plus de préretraites depuis 2008, « elles sont encore présentes dans l’esprit des salariés », reconnaît le DRH. Autre condition indispensable : les employés devront accepter de sortir de l’entreprise pour s’entre­tenir avec les conseillers de l’Apec. Hervé Lasalle, délégué syndical central CFDT, pratique pour l’instant « une neutralité bienveillante » à l’égard du dispositif. Mais « l’accompagnement des seniors ne devra pas se traduire par une incitation à quitter l’entreprise : la mobilité externe doit être encadrée et sécurisée », prévient-il.

Un sujet qui ne manquera pas d’être abordé par les syndicats à l’occasion de la négociation en cours de l’accord GPEC d’Alcatel-Lucent France. Le texte soumis aux syndicats reprend en effet les principaux points du plan seniors de la direction.

Auteur

  • J. G. L.